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Jean-Marc Ayrault dévoile le calendrier des réformes sociales du quinquennat

Lors de son discours de clôture de la conférence sociale, mardi, le Premier ministre a annoncé que le gouvernement mènerait des réformes notamment sur les retraites et la protection sociale, toujours en concertation avec patronat et syndicats.

AFP - Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a dévoilé mardi la "feuille de route" sociale du quinquennat, avec au menu notamment des négociations sur les retraites, sur le financement de la protection sociale ou les chantiers de l'égalité professionnelle et de la réindustrialisation.

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Une réforme législative de la protection sociale en 2013

Adepte du "donnant-donnant" avec les partenaires sociaux, M. Ayrault a clôturé mardi après-midi la conférence sociale qui a réuni syndicats, patronat et experts pendant deux jours au Conseil économique, social et environnemental.

D'entrée de jeu, M. Ayrault s'est attaché à répondre à ceux, notamment dans l'opposition, qui ont critiqué cette conférence dont aucune mesure concrète ne devait sortir.

"Les réformes structurelles ne peuvent être menées à la hussarde, car alors ce sont des réformes rejetées par le corps social, ce sont des réformes mort-nées", a mis en garde M. Ayrault, dans une pique adressée à Nicolas Sarkozy et à ses rapports orageux avec les syndicats en fin de quinquennat.

"Au terme de ces deux jours d'échanges, mon propos n'est pas de conclure sur des mesures précises, car cela signifierait que l'exercice était artificiel et qu'il n'était qu'une façade de dialogue pour des décisions en réalité déjà prises", a renchéri l'ancien maire de Nantes, prévenant par ailleurs que le dialogue social serait "la marque de fabrique" de son gouvernement.

Le Premier ministre est toutefois venu au Palais d'Iéna avec dans sa besace des annonces de discussion et des précisions de calendrier.

Il a ainsi confirmé qu'une réforme constitutionnelle serait menée sur le dialogue social, "à l'issue d'une large concertation".

La protection sociale et son délicat financement feront eux aussi l'objet d'une réforme législative en 2013, là aussi après des discussions avec patronat et syndicats, a promis M. Ayrault, sans donner de piste concrète telle qu'une hausse de la CSG. Les retraites feront elles aussi l'objet d'une concertation à compter du printemps prochain.

Autre priorité: l'emploi. "Allons-nous laisser notre pays demeurer le théâtre de plans sociaux qui se multiplient, qui minent la confiance et le moral des salariés et de l'ensemble des acteurs de l'économie ?", s'est interrogé le Premier ministre.

Il a promis que le dispositif du chômage partiel serait "amélioré" dès la rentrée 2012. La négociation "compétitivité-emploi" lancée par Nicolas Sarkozy pour permettre aux entreprises d'adapter le travail en cas de baisse d'activité n'est par contre "plus à l'ordre du jour".

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Une nouvelle démarche pour la sécurisation de l'emploi

Face au déclin de l'industrie française, l'ancien président d'EADS, Louis Gallois, sera chargé d'une mission sur la compétitivité des entreprises avec pour objectif de "préparer la mise en oeuvre d'actions concrètes d'ici la fin de l'année", pour améliorer leur "environnement".

Le Smic sera lui aussi réformé avant la fin de l'année, afin, a promis M. Ayrault, de mieux prendre en compte la croissance. La prime "dividendes", annoncée en 2011 par M. Sarkozy mais jugée inefficace par les partenaires sociaux, sera "supprimée".

Syndicats et patronat seront enfin consultés régulièrement sur tous les sujets, à travers un "conseil ou commissariat du dialogue social et de la prospective" qui va voir le jour dans les mois qui viennent.