Vingt ans après la dissolution de l'URSS, à laquelle appartenait l'Ukraine, une loi visant à renforcer l'usage du russe dans le pays a donné lieu à de violents affrontements. En réaction, le président du Parlement a présenté sa démission mercredi.
REUTERS - Le président du Parlement ukrainien a offert mercredi sa démission, après des affrontements qui ont opposé à Kiev la police anti-émeutes à des centaines de manifestants opposés à une loi visant à renforcer l'usage du russe.
La loi, qui confère au russe le statut de langue "régionale" dans les zones où il est parlé par une majorité de la population, a été adoptée mardi en seconde et dernière lecture après la proposition surprise d'un des députés de la majorité, laissant peu de temps à ses opposants pour voter.
"Je vous demande d'étudier ma démission et de prendre une décision là-dessus", a déclaré Vladimir Litvine, à la réouverture des débats, mercredi matin.
Les manifestants s'étaient rassemblés devant un bâtiment où le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, devait prononcer un discours consacrant l'organisation réussie de l'Euro 2012 de football (voir ), et ont été repoussés par la police à coup de matraques et de gaz lacrymogènes.
Viktor Ianoukovitch, qui appartient au Parti des régions (pro-russe), a annulé son discours et convoqué Vladimir Litvine et les dirigeants des principales factions parlementaires.
Le russe est la langue natale de près d'un tiers des Ukrainiens, notamment dans l'est du pays, mais les opposants au Parti des régions voit le texte de loi comme une menace face à l'influence de Moscou.
La primauté de l'ukrainien, langue officielle, est considérée par ses locuteurs comme une garantie de l'indépendance du pays, vingt ans après la dissolution de l'URSS à laquelle appartenait l'Ukraine.
Selon les opposants, il s'agit d'une manoeuvre électorale des partisans de Viktor Ianoukovitch pour mobiliser son électorat traditionnel dans l'Est, en vue des élections
législatives du mois d'octobre.