
Les Mexicains étaient appelés aux urnes dimanche lors d'élections présidentielle et législatives, qui pourraient marquer le retour au pouvoir du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).
AFP - Les Mexicains ont commencé à voter dimanche, sous forte protection policière, dans un pays traumatisé par la violence liée aux trafiquants de drogue, pour décider d'un éventuel retour au pouvoir du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), écarté en 2000 après 71 ans de domination sans partage.
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Quelque 79,5 millions d'électeurs sont appelés à voter depuis 08h00 heure locale (13h00 GMT) pour une élection présidentielle au scrutin majoritaire à un tour, et afin de renouveler les deux chambres du Parlement, la Chambre des députés et le Sénat, ainsi que pour élire une partie des gouverneurs, députés locaux et maires.
Peña Nieto souriant et confiant
Souriant, le favori des sondages, le télégénique Enrique Peña Nieto a voté dans sa ville natale d'Atlacomulco, dans l'Etat de Mexico, dont il a été gouverneur de 2005 à 2011.
"Je souhaite que lors de cette journée électorale le vainqueur soit le peuple du Mexique", a dit la candidat du PRI.
M. Peña Nieto, un avocat de 45 ans, a promis un "gouvernement efficace" qui permette la baisse de la criminalité, ainsi qu'une croissance économique engendrant une baisse de la pauvreté qui touche plus de 46% des 112 millions de Mexicains.
Deuxième dans les sondages, le candidat de la coalition de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, 58 ans, a voté à Mexico, dont il a été le maire de 2000 à 2005.
Il a souhaité une participation massive au scrutin. "C'est la seule arme qu'ont les citoyens pour parvenir au changement", a-t-il dit après avoir déposé son bulletin dans l'urne.
M. Lopez Obrador rejette un retour du PRI, accusé d'autoritarisme et de corruption, au profit d'un régime générateur d'emplois.
Un important dispositif de sécurité
Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour le scrutin. Des hélicoptères et de nombreuses forces de police surveillent les bureaux de vote et les institutions stratégiques de la ville de Mexico, tandis que l'armée patrouille dans les régions les plus violentes du pays, comme le nord, le nord-est ou une partie de la côte du golfe du Mexique, où les cartels mènent une lutte sanglante pour les routes permettant d'acheminer la drogue vers les Etats-Unis.
"Allez voter sans peur", a déclaré la candidate du Parti action nationale (PAN, conservateur) au pouvoir, Josefina Vazquez Mota, 51 ans, en allant déposer son bulletin de vote à Huisquilucan, une banlieue de Mexico.
Seule femme d'un grand parti à se présenter à l'élection présidentielle, Mme Vazquez Mota a été reléguée à la troisième place dans les sondages au cours de la campagne, en raison de l'impopularité de la guerre anti-drogue menée par le président Calderon.
Les fusillades, les corps décapités et les tueries massives sont le lot quotidien d'un pays où le gouvernement de M. Calderon a mobilisé massivement les militaires pour combattre les cartels de la drogue à son arrivée au pouvoir en décembre 2006, avec un bilan de plus de 50.000 morts en cinq ans.
Un vote sans fraude?
En ouvrant la journée électorale, le président de l'Institut fédéral électoral (IFE), Leonardo Valdes, a assuré qu'elle "sera la fête démocratique la plus limpide et impartiale".
De nombreux doutes subsistent toutefois sur le bon déroulement du scrutin et 71% des Mexicains prévoient une certaine dose de fraude, crainte nourrie par toute l'histoire électorale du Mexique.
"J'ai voté en espérant qu'on respecte mon vote, parce qu'il y a des gens qui fraudent, il y en a. J'espère que la violence va prendre fin", a dit à l'AFP Luis Sevilla, 26 ans, qui vend des graines et des sauterelles grillées sur un marché du centre de Mexico.
La tendance du scrutin devrait être connue à 20h00 dimanche (01h00 GMT lundi) grâce aux sondages à la sortie des bureaux de vote de plusieurs médias et officialisée à 23h45 (04h45 GMT lundi) par l'IFE, sur la base d'un échantillon représentatif de suffrages dépouillés.