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Annan souhaite que l'Iran prenne part à la résolution de la crise syrienne

L'émissaire international Kofi Annan a exhorté la communauté internationale à augmenter la pression sur les parties en conflit en Syrie et souhaité que l'Iran participe à une prochaine réunion pour tenter de sortir le pays de la crise.

AFP - L'émissaire international Kofi Annan a souhaité vendredi que l'Iran participe à une prochaine réunion sur la Syrie et a appelé la communauté internationale à augmenter la pression sur les parties engagées dans un conflit qui a fait quelque 15.000 morts depuis mars 2011.

Au cours d'une conférence de presse à Genève, M. Annan a expliqué que les détails

de la réunion n'étaient pas finalisés et qu'il n'était donc pas en mesure de dire si la conférence pouvait avoir lieu le 30 juin à Genève, comme l'ont évoqué la France et la Suisse.

Il s'est contenté de dire qu'il souhaitait que les participants à la réunion discutent des mesures à prendre pour garantir la mise en oeuvre de son plan pour la Syrie.

Reste qu'il a souhaité que les pays ayant une influence sur les parties en présence puissent y prendre part. "L'Iran devrait faire partie de la solution", a ainsi dit l'ancien chef de l'ONU, interrogé sur une éventuelle participation de ce pays à une telle réunion internationale sur la Syrie.

Plusieurs capitales, dont Paris, ont jusqu'à présent refusé d'associer, comme le propose la Russie, l'Iran aux conférences sur la Syrie.

Pour M. Annan, la conférence de Genève devrait par ailleurs compter sur la présence des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne), ainsi que des Etats de la région.

M. Annan a par ailleurs exhorté vendredi la communauté internationale à "augmenter la pression" sur les parties en Syrie afin de mettre un terme aux violences.

"J'ai eu des consultations intensives (...) dans des capitales dans le monde sur la possibilité de convenir d'une réunion pour discuter des actions à prendre" en vue d'appliquer le plan Annan, a-t-il dit.

"Il est temps" que les pays "augmentent la pression" sur les parties, il faut "agir maintenant", a-t-il ajouté.

Face à une situation qui se dégrade au fil des jours, Kofi Annan et le chef de la mission des observateurs de l'ONU en Syrie, Robert Mood, ont fait le point sur l'avenir de cette mission dont le mandat expire le 20 juillet.

La trêve proclamée le 12 avril en vertu du plan de sortie de crise de M. Annan est de plus en plus caduque avec la multiplication des opérations militaires et des combats entre armée et insurgés, au prix de dizaines de morts, en majorité des civils, chaque jour.

La détérioration de la situation a par ailleurs poussé M. Mood à annoncer le 16 juin dernier la suspension de la mission des observateurs qui sont toutefois restés sur place en Syrie et continuent à surveiller la situation du mieux qu'ils le peuvent, à travers notamment le téléphone.

Vendredi à Genève, M. Mood s'est dit "loin d'être convaincu" qu'un plus grand nombre d'observateurs ou que des observateurs armés, comme l'ont suggéré certains, modifie la situation sur le terrain.

"Ils sont prêts à reprendre leur travail" dès que la situation le permettra, a expliqué M. Annan, apportant tout son soutien aux observateurs.

L'émissaire de l'ONU, visiblement fatigué, a tenté d'expliquer qu'il y avait encore de l'espoir. Se référant à son passé, il a ainsi expliqué avoir vu d'autres situations restées dans l'impasse pendant longtemps jusqu'à ce que se produise "un changement".

Pour y parvenir, a-t-il dit, "nous avons besoin du soutien uni de la communauté internationale".

Or, si bien le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale de l'ONU ont adopté à l'unanimité des résolutions sur la Syrie, en revanche certains pays mènent des actions qui "sapent le processus", a déploré M. Annan, sans autres précisions.

Sur la question humanitaire, M. Mood a jugé "inacceptable" que des civils soient pris au piège des violences et a rappelé aux parties qu'il fallait distinguer entre les civils et les combattants. Il a par ailleurs rappelé que Damas avait la responsabilité première de protéger la population et s'est dit "particulièrement préoccupé par l'occupation militaire d'hôpitaux et d'écoles".

Ban Ki-moon va s'exprimer le 2 juillet sur l'avenir des observateurs en Syrie dont le mandat s'achève théoriquement le 20 juillet. Par ailleurs, une réunion des Amis de la Syrie aura lieu à Paris le 6 juillet.