En visite d'État au Mexique, le président français Nicolas Sarkozy et son homologue mexicain Felipe Calderon se sont retrouvés pour une rencontre "privée" au cours de laquelle ils ont notamment abordé le dossier Cassez.
L’ombre de Florence Cassez plane sur la visite d’État du président français au Mexique. Nicolas Sarkozy a en effet profité de ses entretiens avec son homologue mexicain, Felipe Calderon, pour plaider en faveur du transfèrement en France de cette jeune détenue française, condamnée à 60 ans de prison pour enlèvement et possession d'armes. Des accusations qu’elle a toujours réfutées.
Nicolas Sarkozy et Felipe Calderon ont abordé le "cas Cassez" lors d’un déjeuner privé organisé dimanche dans l'hacienda du président mexicain, à Placatecpan, dans la région de Mexico. Les deux présidents ont ensuite annoncé vouloir s’exprimer ensemble sur le sujet à l’occasion d’une conférence de presse qui se tiendra ce lundi.
"Interventionnisme et colonialisme"
La plupart de médias mexicains se sont d’ores et déjà insurgés du bruit fait autour de l’"affaire Cassez", le quotidien "La Jordana" allant même jusqu’à fustiger l’"interventionnisme et le colonialisme des occupants actuels de l'Elysée".
Pour Anthony Bellonger, journaliste à "Courrier international", la tâche de Nicolas Sarkozy s’annonce ardue, lui qui a promis au père de Florence Cassez de faire "tout ce qui peut être utile" pour celle-ci.
"Les Mexicains ont toute confiance en leur système judiciaire, qui emprisonne les trafiquants de drogue et les auteurs de rapts", assure-t-il sur l’antenne de FRANCE 24.
Mais au-delà des tractations et des arrangements entre les chefs d’État, c’est surtout l’attitude de Florence Cassez qui devrait déterminer le sort qui lui sera réservée. Melissa Bell, envoyée spéciale de FRANCE 24 à Mexico, rappelle que pour pouvoir être transférée en France, la détenue va devoir renoncer à son pourvoi en cassation "et donc accepter sa culpabilité…"
Renforcement de la coopération franco-mexicaine
Outre le dossier Cassez, Nicolas Sarkozy et Felipe Calderon doivent évoquer le renforcement de la coopération politique et économique entre les deux pays.
Ils ont aussi prévu de signer une série d'accords sur la sécurité et la santé, ainsi qu'une déclaration conjointe marquant leur "convergence forte" sur le réchauffement climatique, la réforme du G8 et de l'ONU ou encore le futur sommet du G20.