En soutenant le dissident PS aux dépens de Ségolène Royal aux législatives à La Rochelle, Valérie Trierweiler a suscité des tensions au sein du Parti socialiste. Sous l’œil amusé de l’UMP...
C’est un tweet qui restera dans l’histoire. En 140 caractères, Valérie Trierweiler a provoqué un drame dans l’antre du Parti socialiste. Ce mardi 12 juin, la compagne du chef de l'État François Hollande a publié sur Twitter un message de soutien au dissident du Parti socialiste qui dispute un siège de député à Ségolène Royal dans la première circonscription de Charente-Maritime. "Courage à Olivier Falorni qui n'a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d'années dans un engagement désintéressé", écrit-elle. Pour le plus grand plaisir de la droite, qui se réjouit de voir le camp socialiste se diviser à quelques jours du deuxième tour des législatives.
À peine publié, ce message a transformé la présidence "normale" tant voulue par François Hollande en une saga people. Et plusieurs personnalités de l’UMP se frottent les mains de pouvoir ironiser sur la situation. C'est ‘Dallas’ à l'Élysée !", a réagi Geoffroy Didier, un conseiller régional UMP tandis que le député Eric Ciotti parle d’un "vaudeville [qui] entre à l'Élysée".
La présidente du Front national, Marine Le Pen, y va également de son commentaire sur son compte twitter. "Mme Trierweiler réglant ses comptes avec l'ex de son compagnon, accessoirement président de la République : Juste pitoyable, ça promet", écrit-elle.
Le PS tente de minimiser l’affaire
Cette histoire, premier accroc du quinquennat de François Hollande, est digne d’un scénario de série B. Le tweet est publié vers midi, quand dans le même temps à La Rochelle, Ségolène Royal fait part du soutien écrit du chef de l'État dans sa profession de foi pour le second tour. Dans ce document, le président souligne: "Ségolène Royal est l'unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui".
itDans le camp socialiste, les ténors grincent des dents. Martine Aubry, qui s'est déplacée mardi à La Rochelle pour porter secours à Ségolène Royal, a tenté de minimiser l’affaire : "La seule chose qui nous importe, c'est le soutien de François Hollande à Ségolène Royal, il est clair, il est net".
D’autres ont mal réagi, à l’image de Jean-Louis Bianco qui n'a pas caché sa colère. "Nous n'avons pas élu Valérie Trierweiler, nous avons élu François Hollande, donc je demande: 'De quoi se mêle-t-elle ?', s'est insurgé le député socialiste proche de Royal. De son côté, Ségolène Royal, créditée de 32,3 % des voix, n’a pas souhaité faire de commentaires. À l'instar du président français, qui ne s’est pas exprimé sur le sujet.
itLe clin d’œil inattendu de la compagne de François Hollande reste une "belle surprise" pour Olivier Falorni, cet ancien chef de la fédération locale du PS qui, fort de son score de 28,9 %, a refusé de retirer sa candidature contre celle qu’il considère comme une parachutée. "C'est un beau message d'amitié auquel je ne suis pas insensible", a-t-il déclaré au micro de FRANCE 24.
Réputée franche et entière, Valérie Trierweiler s'était confiée, le 24 avril, dans les colonnes de "Femme actuelle" : "François me fait totalement confiance. Sauf sur mes tweets ! […] Certains aimeraient que je réagisse moins sur ce réseau social mais tout le monde respecte ma liberté. J'ai du caractère, on ne peut pas me brider", déclarait-elle alors.