Deux ans après le fiasco de Knysna, la France entre dans l'Euro-2012 avec une affiche très attendue qui l'oppose à l'Angleterre, ce lundi à Donetsk. Une première étape d'un tournoi censé acter sa réhabilitation sportive et morale.
REUTERS - La France, reconstruite par Laurent Blanc après le fiasco du Mondial-2010, défie d'entrée de jeu une Angleterre affaiblie et privée notamment de Wayne Rooney, lundi à Donetsk, lors d'un choc entre rivaux historiques, favoris du groupe D de l'Euro-2012.
Pour la France, il s'agira de la première étape vers une possible réhabilitation sportive et morale, deux ans après le pathétique épisode de la grève de l'entraînement en Afrique du Sud. L'Angleterre, elle, espère limiter les dégâts avant d'affronter la Suède et surtout le retour de Rooney, prévu face à l'Ukraine.
Ce rendez-vous rappellera forcément l'épisode de 2004 quand les Français avaient terrassé les coéquipiers de Gerrard lors du premier match de l'Euro disputé au Portugal, grâce à Zinédine Zidane, auteur d'un doublé dans les arrêts de jeu (2-1).
Mais le grand "Zizou" n'est plus là et les jeunes Bleus (moyenne d'âge 26 ans et demi), à l'expérience internationale très limitée, doivent cette fois écrire leur propre histoire et surtout refermer la cicatrice du Mondial-2010.
La campagne qualificative, bien que poussive, a tout de même entretenu l'espoir et plusieurs succès de prestige en amical (Angleterre, Brésil, Allemagne) ont conforté Blanc dans son travail de reconstruction de l'équipe de France, invaincue depuis 21 matches. Mais ce bel édifice est encore très fragile et pourrait très bien s'écrouler en cas de faux départ.
Quelques certitudes
Le principal danger qui guette les Bleus est ce statut de favori dont ils ont hérité à la faveur des malheurs qui se sont abattus sur leur futur adversaire (forfaits sur blessure de Lampard, Cahill, Barry, suspension de Rooney, nomination tardive du sélectionneur Roy Hodgson).
Hodgson, en vieux briscard, a en effet joué la carte de l'outsider. "Je n'ai pas le sentiment que nos joueurs sont intimidés par la tâche. Mais c'est agréable pour eux d'entrer dans le match, alors que le public pense +Vous avez un match difficile aujourd'hui, la France est meilleure que vous.+", avait-il ainsi expliqué.
Si l'ancien entraîneur de West Bromwich joue la carte de l'humilité, c'est aussi sans doute parce qu'il ne dispose pas encore d'équipe-type, avouant n'avoir pas encore tranché le cas des ailiers et du partenaire d'Ashley Young à la pointe de l'attaque.
En revanche, la défense et la récupération ne semblent pas l'inquiéter. "Je me suis fait mon idée", avait-il révélé, se dirigeant probablement vers une charnière Terry-Jigielka et un milieu défensif Gerrard-Parker.
Reste à savoir si cela suffira à arrêter le duo Benzema-Ribéry, le premier étant dans une forme étincelante, le second semblant renaître avec les Bleus.
Diminués, Gerrard and Co. ne vont sûrement pas se jeter à l'abordage et vont attendre sagement les Français avant d'opérer en contre. Hodgson et ses adjoints ont dû constater avec plaisir les failles de la défense tricolore et cette charnière Rami-Mexès, loin d'être sécurisante. La vitesse de Young et de Welbeck pourrait alors s'avérer fatale.