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Le Liberia ferme sa frontière avec la Côte d'Ivoire

À la suite du décès de sept Casques bleus dans une attaque dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, Monrovia a décidé de fermer la frontière commune aux deux pays. Abidjan avait imputé la responsabilité de l'assaut à des combattants venus du Liberia.

AFP - Le gouvernement libérien a annoncé samedi la "fermeture immédiate" de sa frontière avec la Côte d'Ivoire, au lendemain d'une attaque meurtrière perpétrée chez son voisin, dans la zone frontalière.

"Le gouvernement a décidé de la fermeture immédiate de sa frontière avec la Côte d'Ivoire", a déclaré le ministre libérien de l'Information, Lewis Brown, au cours d'une conférence de presse.

Sept Casques bleus nigériens, huit civils et au moins un militaire ivoirien ont été tués vendredi dans une attaque contre des villages ivoiriens proches de la frontière. Le gouvernement ivoirien a accusé des assaillants "venus du Liberia".

Les "activités humanitaires" ne sont pas concernées par la mesure de fermeture de la frontière, a précisé le ministre libérien.

"Les individus impliqués dans des attaques transfrontalières seront arrêtés et remis aux autorités ivoiriennes", a affirmé M. Brown.

Il a ajouté que la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, actuellement en visite privée aux Etats-Unis, a donné des instructions pour que des militaires libériens soient immédiatement déployés à la frontière et soutenus par la police et les services de l’immigration.

"Pour la sécurité des réfugiés, le gouvernement réfléchit à une relocalisation des camps (de réfugiés ivoiriens) loin des frontières", a encore déclaré le ministre.

Enfin, les autorités libériennes ont promis de "mettre fin" à l'exploitation artisanale d'or et de diamant dans la zone du fleuve qui sert de frontière entre les deux pays.

Dans un rapport publié mercredi, l'ONG Human Rights Watch a accusé le Liberia de pratiquer "la politique de l'autruche face au flot de criminels de guerre qui ont franchi la frontière libérienne" après la crise ivoirienne de 2010-2011, lui reprochant de ne pas poursuivre les auteurs d'attaques perpétrées depuis lors à partir de son territoire.

Avant l'attaque de vendredi, ces raids transfrontaliers avaient fait "au moins 40" tués depuis juillet 2011, selon HRW, qui désigne des forces fidèles à l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et recrutant des "enfants".

Dans son rapport, l'ONG affirme que "beaucoup" de combattants installés au Liberia dans la zone frontalière "sont engagés dans l'extraction artisanale d'or le long de la frontière libérienne", qui constitue selon elle une source de financement de leurs activités.