Le Comité international de la Croix-Rouge s'inquiète de la situation "extrêmement tendue" dans plusieurs régions syriennes, où le nombre de civils fuyant les affrontements entre les forces armées et les opposants au régime grandit chaque jour.
AFP - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde vendredi sur la situation "extrêmement tendue" dans plusieurs régions de Syrie, qui provoque des déplacements parmi les civils.
"Actuellement, la situation est extrêmement tendue, pas seulement à Houla, pas seulement à Hama", a déclaré un porte-parole de l'organisation, Hicham Hassan, lors d'un point presse.
"Je veux parler d'Idlib, la région rurale d'Idlib, la région rurale de Damas, qui n'est pas loin de la capitale, d'Hama, et dans une moindre mesure d'Alep, de Deraa au sud du pays, de Deir Ezzor au nord-est, de Lattaquié sur la côté", a-t-il dit.
"Donc, la situation générale est assez tendue en termes de combats dans beaucoup, beaucoup de régions en Syrie", a-t-il ajouté.
M. Hassan a expliqué que cette situation conduisait à des déplacements parmi les civils, qui fuient les violences d'un village à l'autre ou d'une ville à l'autre.
Le médiateur international Kofi Annan a confirmé jeudi que des "discussions étaient en cours sur la possibilité d'établir un groupe" de contact international sur la Syrie.
Ce groupe devra "inclure des pays qui ont une influence sur l'un et l'autre camp, le gouvernement et l'opposition", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse, sans préciser la liste des membres de ce groupe.
En réponse à une question, il a cependant souligné que "l'Iran est un pays important de la région" et il a déclaré "espérer que l'Iran participera à la résolution" de la crise syrienne. (AFP)
Selon le CICR, quelque 1,5 million de personnes, dont certaines ne sont touchées qu'indirectement par les affrontements violents entre les forces armées et les opposants au régime, ont besoin d'une aide humanitaire.
Depuis le début de la répression de la révolte en mars 2011, le président du CICR s'est rendu à trois occasions en Syrie, où il a pu rencontré le président Bachar al-Assad en septembre dernier. Son premier séjour à Damas remonte à juin 2011.
Contrairement à l'ONU, le CICR, grâce au Croissant-Rouge syrien, parvient à avoir accès à toutes les régions où l'organisation souhaite aider les populations affectées.
M. Hassan a toutefois relevé que la solution à la crise syrienne ne pouvait être humanitaire. "Ce n'est pas la solution. (...) La solution est politique", a-t-il déclaré, refusant toutefois de dire si le CICR estimait que le plan Annan avait échoué.
Le porte-parole a par ailleurs indiqué que le personnel du CICR avait fini ses visites à la prison centrale d'Alep, la seconde du pays par sa taille. Après celle de Damas c'est la seconde prison qui recevait la visite du CICR, après autorisation du gouvernement syrien. Le CICR entend visiter l'ensemble des prisonniers en Syrie.
La répression par le régime des manifestants et les combats entre troupes régulières et rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL, opposition armée) font des dizaines de morts quotidiennement à travers le pays, malgré la présence de près de 300 observateurs de l'ONU chargés de surveiller un cessez-le-feu théoriquement entré en vigueur le 12 avril, mais depuis constamment violé.