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Le Vaucluse, terre d’espoir pour Marion Maréchal-Le Pen

Bénéficiant du soutien appuyé de son grand-père Jean-Marie Le Pen, la jeune candidate frontiste de la 3e circonscription du Vaucluse espère créer la surprise en remportant le siège de député occupé depuis 26 ans par l'UMP Jean-Michel Ferrand.

Du haut de ses 22 ans, derrière ses mèches blondes, la Parisienne Marion Maréchal-Le Pen compte bien ravir, le 17 juin, le siège de député que pourrait lui offrir la troisième circonscription du Vaucluse, dans le sud de la France. Le Front national (FN) a pris peu de risque en présentant son poulain dans un département où le parti d’extrême droite enregistre souvent ses meilleurs résultats. À Carpentras, le 22 avril, Marine Le Pen avait raflé 31,50 % des suffrages du premier tour de la présidentielle, assez loin devant Nicolas Sarkozy (27,65 %) et François Hollande (19,10 %).

Une poussée du FN qui pourrait favoriser la petite-fille de Jean-Marie Le Pen et redonner espoir à son camp politique dont les députés se font rares dans l'hémicycle du Palais Bourbon depuis 1986. Mais la bataille électorale est rude pour celle qui se dit investie "d'une mission". "Trop jeune", "inexpérimentée", "sans envergure", les qualificatifs pleuvent pour décrire la jeune fille qui, afin de décrocher une place à l'Assemblée nationale, doit gommer l’image de jeune novice qui lui colle à la peau.

La guerre du "Maréchal-Ferrand"

Sur les marchés de Carpentras qu'elle arpente depuis plusieurs semaines, elle rappelle régulièrement que son bagage politique est "solide", qu'elle a déjà été candidate aux municipales à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) et aux régionales, où elle était deuxième de liste dans les Yvelines en 2010. "Je suis adhérente au Front national depuis mes 17 ans, militante de terrain depuis très longtemps [...], je dispose d'une certaine légitimité à être candidate", répète-t-elle de conférences de presse en interviews.

Mais avant de creuser son sillon dans la terre du Vaucluse, la nièce de Marine Le Pen devra surtout relever un défi herculéen : évincer Jean-Michel Ferrand, sorte d'hydre de Lerne carpentrassien de l'UMP qui n'a jamais perdu une élection législative depuis 1986. Ce ténor du parti, candidat à sa propre succession, siège en effet depuis 26 ans au Palais Bourbon. Et il n’a aucunement l’intention de laisser filer la circonscription entre les mains de la "marion-nette", comme il se plaît à la nommer.

Le député sortant affirme d'ailleurs n'avoir "aucun doute" quant à sa victoire. Contacté par FRANCE 24, il répète que la candidature de Marion Maréchal n'est, en réalité, pas très sérieuse. "Elle n’est venue que trois ou quatre fois […] Ce qui me dérange, ce n'est pas qu'elle vienne de Paris, c'est qu'elle n'y reste pas, déclare-t-il. Elle est étudiante, elle n'a pas de permanence ici, pas d'adresse, pas de téléphone, tout cela est un petit peu léger."

Au milieu de cette bataille droitière, les autres partis n’espèrent guère plus y croire. Roger Martin (Front de gauche) et Catherine Arkilovitch (Parti socialiste) se disputent déjà un tout petit électorat. Il est d’ailleurs possible que ni l’un ni l’autre ne réunissent les 12,5 % de voix nécessaires pour se maintenir au second tour.