
Les forces régulières syriennes bombardent Rastane, une ville du centre de la Syrie, où ont trouvé refuge de nombreux combattants rebelles. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) fait état d'au moins sept morts ce mercredi.
AFP - Les troupes gouvernementales syriennes bombardaient sans relâche mercredi la ville rebelle de Rastane dans le centre du pays, où au moins sept personnes ont été tuées dans les violences, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Trois personnes ont été tuées par l'explosion d'une bombe visant un bus sur la route de l'aéroport international de Damas, selon l'OSDH qui n'était pas en mesure de préciser s'il s'agissait d'un bus militaire ou civil.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont adopté lundi un quinzième train de sanctions à l'encontre du régime syrien, tout en réfléchissant aux moyens de soutenir la mission de Kofi Annan, considérée comme "la seule alternative" possible pour mettre un terme aux violences.
Ce nouveau train de sanctions, dont le détail sera publié mardi au Journal officiel de l'UE, porte à 129 le nombre de personnes visées par des interdictions de visa et des gels d'avoirs et à 43 le nombre de sociétés sanctionnées par l'UE pour leur soutien au régime de Bachar al-Assad.
(Source : AFP)
Selon des témoins interrogés par un photographe de l'AFP sur place, un officier a été tué et 22 militaires ont été blessés dans l'explosion de leur bus sur la route liant Sitt Zeinab dans la banlieue sud de Damas à la route de l'aéroport international de Damas.
Selon le photographe, l'autobus a été endommagé par une charge qui a explosé à 07H40 locales (04H40 GMT), des vitres ont été brisées et des traces de sang étaient visibles sur le bus. Des observateurs de l'ONU se sont rendus sur les lieux de l'explosion peu après.
Dans le même temps, les troupes gouvernementales ont bombardé sans relâche pendant deux heures Rastane qui abrite, selon des militants, un grand nombre de hauts gradés rebelles qui défendent farouchement cette ville.
Des combats s'en sont suivis entre déserteurs et soldats dont une quinzaine ont tenté de pénétrer dans cette ville.
Rastane, encerclée par l'armée et presque vidée de ses habitants, échappe depuis plusieurs mois au contrôle des troupes gouvernementales qui ont tenté à plusieurs reprises, en vain, de la reprendre. Le 14 mai, 23 soldats ont été tués lors d'une tentative d'assaut.
Dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, un civil a été tué à Inkhel par des tirs d'un barrage, et les forces régulières ont arrêté de nombreux jeunes à Cheikh Meskine, selon l'OSDH.
A Daël, toujours dans la région de Deraa, des funérailles auxquelles plus de 15.000 personnes ont participé, se sont transformées en une manifestation appelant au départ du président Bachar al-Assad.
Dans la région d'Alep (nord), un autre civil a été tué par des tirs des forces régulières qui se sont engagées dans des combats avec des déserteurs dans deux quartiers de la ville d'Alep, où les agents de sécurité ont tiré à balles réelles sur une manifestation appelant à la chute du régime, selon l'OSDH.
Toujours dans cette deuxième ville de Syrie, les agents de la sécurité ont dispersé un sit-in de plus de mille personnes appelant à la libération de détenus organisé dans le palais de justice, selon l'OSDH et des militants sur place.
Et dans la province de Homs (centre), un civil a péri par les tirs des forces de l'ordre dans le quartier Jouret al-Chiyah, et un autre a été tué dans la ville de Qousseir par un tireur embusqué.
Mardi, 26 personnes dont 14 civils et 12 soldats ont été tuées dans les violences.
Les combats se sont intensifiés près de Damas et dans les régions d'Alep et d'Idleb (nord-ouest) ces derniers jours, malgré la présence de quelque 270 observateurs de l'ONU qui ont été jusqu'à présent incapables de faire respecter la trêve préconisée par le plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan, quotidiennement violée depuis le 12 avril.
Plus de 12.600 personnes, en majorité des civils, ont été tuées depuis le début de la révolte en Syrie dont 1500 depuis l'instauration du cessez-le-feu, le 12 avril, selon l'OSDH.