Des affrontements entre Libanais pro en anti-régime syrien ont éclaté ce week-end à Tripoli, dans le Nord du Liban, tuant au moins deux personnes et en blessant une vingtaine d'autres dans la seule journée de lundi.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont adopté lundi un quinzième train de sanctions à l'encontre du régime syrien, tout en réfléchissant aux moyens de soutenir la mission de Kofi Annan, considérée comme "la seule alternative" possible pour mettre un terme aux violences.
Ce nouveau train de sanctions, dont le détail sera publié mardi au Journal officiel de l'UE, porte à 129 le nombre de personnes visées par des interdictions de visa et des gels d'avoirs et à 43 le nombre de sociétés sanctionnées par l'UE pour leur soutien au régime de Bachar al-Assad.
(Source : AFP)
AFP - Les heurts confessionnels entre Libanais pro et anti-régime syrien ont fait lundi deux morts et 16 blessés à Tripoli, la principale ville du Nord du Liban, où des tirs à l'arme automatique et de roquettes empêchaient l'armée de se déployer et poussaient des habitants à fuire.
Au total, cinq personnes ont péri et 47 autres ont été blessées depuis le début samedi soir de ces affrontements entre résidants des quartiers de Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnites et hostiles au régime syrien, et de Jabal Mohsen, alaouites et sympathisants du régime du président Bachar al-Assad.
Les tirs à l'arme automatique et les tirs de roquettes empêchaient toujours lundi l'armée de se déployer dans les deux quartiers, selon un correspondant de l'AFP.
Ces heurts ont éclaté après des échanges de tirs samedi soir entre l'armée libanaise et des islamistes réclamant la libération d'un des leurs, Chadi al-Mawlawi, 27 ans, soupçonné de "terrorisme" par les autorités, mais qui n'est selon les manifestants qu'un sympathisant de la révolte en Syrie.
Plusieurs dirigeants politiques ont lancé des appels au calme pour mettre fin à ces heurts confessionnels sur fond de crise politique en Syrie, fréquents dans le nord du Liban, pays longtemps sous tutelle politique et militaire de la Syrie voisine.
Parmi eux, le Premier ministre Najib Mikati, sunnite et originaire de Tripoli, qui s'est rendu dimanche dans la ville, ainsi que Saad al-Hariri, également sunnite et dirigeant de l'opposition anti-syrienne, qui a appelé à la "retenue" pour éviter le "chaos", dénonçant toutefois les conditions de l'arrestation de M. Mawlawi.
Depuis dimanche soir, 21 civils, dont des femmes et des enfants, ont été blessés, selon une source au sein des services de sécurité. De plus, deux soldats ont été touchés par des tirs alors qu'ils tentaient d'ouvrir la route séparant les deux quartiers, selon un communiqué de l'armée.
Samedi, une centaine de jeunes islamistes avaient dressé un camp à l'entrée sud de Tripoli et planté des drapeaux noirs frappés de la profession de foi musulmane, ainsi que des drapeaux de l'indépendance syrienne, symbole de la rébellion, pour réclamer la libération de M. Mawlawi.
Selon les autorités, le jeune homme est soupçonné de "lien avec une organisation terroriste", une accusation réfutée par les manifestants qui poursuivaient leur sit-in lundi matin, affirmant que M. Mawlawi était un simple partisan de la révolte en Syrie.
Les tirs ont éclaté lorsque ces jeunes hostiles au régime syrien ont tenté de s'approcher d'un bureau du Parti social nationaliste syrien (PSNS), une formation libanaise pro-Assad.
Les autorités syriennes affirment que des armes et des combattants passent clandestinement depuis le Liban pour venir en aide aux rebelles qui cherchent à renverser le régime Assad, après 14 mois de révolte réprimée dans le sang.
Le Liban est divisé entre le camp du Hezbollah, qui domine le gouvernement avec le soutien de Damas et Téhéran, et l'opposition, soutenue par Washington et l'Arabie saoudite et hostile au régime syrien.