L'identité du porte-drapeau qui conduira la délégation française lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Londres sera dévoilé lundi 14 mai. Alors qui sera à l'honneur ? Le basketteur Tony Parker ou l’épéiste Laura Flessel ?
Le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia, annoncera lundi 14 mai le nom du porte-drapeau français. Fournie au départ, la liste des athlètes candidats à ce rôle prestigieux s’est réduite au fur et à mesure des réunions du comité de sélection, composé de deux athlètes, Isabelle Séverino et Tony Estanguet (porte-drapeau pour Pékin 2008), co-présidents de la commission des athlètes, et de quatre dirigeants: Bernard Amsalem, chef de mission et président de la Fédération française d'athlétisme, Jean-Luc Rougé, vice-président en charge du haut niveau, Jacques Rey, président du collège des Fédérations olympiques, et Denis Masseglia.
Il s’agit d’un choix stratégique entre Tony Parker, basketteur sans passé olympique mais qui bénéficie d’une aura internationale, et Laura Flessel, une épéiste qui a donné deux titres olympiques à la France et trois autres médailles.
Notoriété et légitimité
"Soit on choisit un sportif qui a une notoriété internationale et on pourra intéresser des personnes qui ne se tournent pas naturellement vers les Jeux. Soit on désigne un athlète qui a déjà confirmé des espoirs olympiques, et qui, du coup, est légitime au regard des autres," souligne Tony Estanguet, double champion olympique de canoë et ancien porte-drapeau.
Tony Estanguet : "Tony Parker est légitime pour être porte-drapeau"
Chez les sportifs, le cas de la superstar multimillionnaire Tony Parker, qui ne compte aucune participation aux JO, divise. Il serait issu, pour certains, d'un sport et d’une Ligue (la NBA) ne représentant pas les valeurs de l'olympisme.
De son côté, Laura Flessel - 5 médailles olympiques dont 2 en or à Atlanta en 1996 - aurait pas mal de partisans dans le monde sportif. Selon le quotidien "Le Parisien", le CNOSF aurait reçu plusieurs lettres d’athlètes la soutenant, alors que d’autres sportifs ont fait savoir publiquement leur soutien à "la Guêpe" (surnom de l’épéiste française). C’est le cas notamment du champion du monde du 100 mètres dos, Camille Lacourt, et du vice-champion olympique du 4x100 mètres nage libre, Fabien Gilot.
"Tirer toute la délégation vers le haut"
Coucou tout le monde, Merci pour vos messages de sympathie, pour le porte drapeau, nous saurons effectivement tous lundi ap midi...
— Laura Flessel(@FlesselLaura) Mai 10, 2012L'épéiste peut également compter sur un soutien de poids : le judoka Teddy Riner - quintuple champion du monde - qui avait de lui-même écarté l’idée d’être porte-drapeau à Londres pour pouvoir se concentrer sur ses combats. "Une femme serait la bienvenue, déclarait-il en avril dernier. Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu de femme. Le porte-drapeau devra surtout pouvoir tirer toute la délégation vers le haut. Il devra pouvoir parler à n'importe quel sportif. Il faut qu'il soit 'full option' comme on dirait chez les jeunes." Seules deux femmes, Cristine Caron en 1968 et Marie-José Pérec en 1996, ont obtenu cet honneur dans l'histoire des JO.
Denis Masseglia ne nie pas qu'il y ait débat. "Ce débat a lieu, car Tony Parker a dit en premier qu'il était intéressé et qu'il faisait acte de candidature", souligne le président du CNOSF. "Mais je ne pense pas qu'il faille l'interpréter comme étant un positionnement en terme de rivalité entre représentants d'un sport dit professionnel et d'un sport amateur. Les valeurs de sport, de compétitivité ne sont pas l'apanage d'un sport par rapport à un autre", tempère-t-il.
Le duel est toujours très indécis. Selon "Le Parisien", le comité de sélection, réuni le 4 mai, n’aurait pas réussi à tomber d’accord sur un nom : trois suffrages se portant sur Laura Flessel, trois sur Tony Parker. Fin du suspense lundi 14 mai à 15h (heure française) lors d'une conférence de presse organisée au siège du CNOSF, à Paris.