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Manifestation houleuse devant le siège parisien de Valeo

Opposés au plan de restructuration de leur entreprise qui prévoit 1 600 licenciements en France, des salariés de Valeo ont tenté de s'introduire dans le siège de la société, en marge d'une manifestation organisée à Paris devant le bâtiment.

AFP - Entre 500 et 800 salariés de l'équipementier automobile Valeo, selon la police et les syndicats, ont manifesté vendredi à Paris contre le plan de restructuration de leur groupe, qui prévoit 1.600 suppressions d'emplois en France.

Quelques manifestants ont tenté de pénétrer dans le siège de la société dans le XVIIe arrondissement mais ont été repoussés par la police qui en barrait l'accès, a constaté un journaliste de l'AFP. Une rencontre entre direction et syndicats a finalement avorté, les dirigeants ayant refusé de recevoir des délégués de Sud.



Un peu plus tôt, le cortège de manifestants, venus de plusieurs villes de France (Angers, Dijon, Nevers, Mondeville, Châtellerault) et de Belgique, s'est élancé du parc Monceau au son du tube du groupe de rock Trust "Anti-social" et du bruit de pétards.

Blouses blanches pour certains, chasubles vert fluorescent et rouge (CGT), orange (CFDT), bleu (CFTC) pour d'autres, les manifestants ont arpenté le bitume pendant près de 3 heures pour dire "stop aux fermetures des sites, demander le gel des suppressions d'emploi et plus d'informations sur la politique du groupe".

Valeo a annoncé le 17 décembre qu'il allait réduire de 5.000 personnes ses effectifs dans le monde sur 54.000, dont environ 1.600 en France (sur 15.400) et 1.800 dans les autres pays d'Europe.

Mégaphone à la main Gisèle, 51 ans, dont 34 passés sur les moteurs de voitures à Châtellerault (Vienne) où 178 suppressions d'emplois sont prévues, veut "crier (son) inquiétude". "Qu'est-ce que je vais devenir ? Où vais-je trouver un emploi à mon age ? On vit dans une région sinistrée, je suis foutue", raconte-t-elle.

"Je serai fixée sur mon sort mi-mars", jour du Comité européen de groupe lance-t-elle résignée.

Un peu plus loin, Fabienne, Marie-Thérèse et Evelyne, expliquent monter les serrures anti-vol des voitures à Dijon. "Nous, c'est sûr on va partir mais c'est pour elle qu'on se bat", explique Fabienne, 57 ans, en désignant Evelyne, 29 ans.

En tête de cortège, le maire PS d'Abbeville (Somme), Nicolas Dumont, a demandé à l'Etat, qui vient d'investir 19 millions d'euros dans Valeo via un Fonds destiné à soutenir des entreprises stratégiques confrontées à la crise, de "donner des garanties sur la pérennité des emplois".