Grâce au service Google Health, les utilisateurs du célèbre moteur de recherche pourront partager toutes les informations concernant leur santé. Au vu du caractère sensible des données mises en ligne, le pari est plutôt osé.
Le roi de la collecte des données personnelles sur l’Internet, Google, vient de faire un pari osé. Le moteur de recherche autorise en effet les utilisateurs de Google Health à partager leurs informations avec d’autres personnes. Lancé en mai 2008, le service - gratuit - permet de se créer un véritable carnet de santé numérique. Les internautes peuvent y inscrire toutes les informations (maladies contractées, suivi des vaccins, etc) qu’ils jugent utiles. Le but : simplifier et centraliser les données d'ordinaire contenues dans un tas de paperasses.
Mais la nature sensible des informations oblige Google - et Microsoft qui gère un système concurrent, Health Vault - à avancer avec précaution. Une norme ISO spécifique à la sécurité des données de santé en ligne a même été créée. Il n'empêche, permettre le partage de ces données risque de faire grincer quelques dents. Et si un employeur pouvait mettre la main dessus ?
Garanties
Google pense avoir fait le nécessaire pour garantir la sécurité des informations partagées. Seuls des membres de la famille, les médecins et les compagnies d’assurance peuvent être autorisés à voir le contenu d’un compte Google Health. L’utilisateur choisit précisément quelles données il veut communiquer et peut masquer le reste.
Reste que Google n’est pas soumis à la loi américaine sur le respect du caractère privé des données personnelles de santé (Health Insurance Portability and Accountability Act) ni à aucune autre réglementation sur le caractère privé des données. Le géant de l’Internet a même dû reconnaître que certains de ses employés allaient pouvoir avoir accès à ces informations. "Mais ils ne pourront les divulguer à personne ; pas même à des collègues", assure Google sur sa page d’aide. Pas sûr que ces déclarations d'intention soit suffisamment rassurantes.