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Alain Juppé rend hommage aux journalistes morts en exerçant leur métier

À l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Alain Juppé a rendu hommage jeudi aux trois journalistes français morts en Tunisie et en Syrie depuis début 2012, pour avoir payé "de leur vie l'exercice d'un métier".

AFP - Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a rendu hommage jeudi dans un communiqué à trois journalistes morts en Tunisie et Syrie depuis début 2011 dans leurs fonctions, Lucas Deloga, Gilles Jacquier et Rémi Ochlik, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de presse.

La liste des prédateurs de la presse s’allonge

La liste des "prédateurs" de la Liberté de la presse établie par Reporters sans Frontières s'est allongée en 2011 alors que, depuis janvier, un journaliste a été tué tous les cinq jours dans le monde.

Six nouveaux prédateurs font leur entrée dans ce "sinistre club" de 41 personnes ou organisations détaille RSF: le groupe islamiste Boko Haram au Nigeria, le Conseil suprême des forces armées en Egypte, le ministre de l'Information, des Postes et des Télécommunications du gouvernement fédéral de transition en Somalie Abdoulkader Mohamed Ahmed, Vasif Talibov, dirigeant de la région du Nakhitchevan en Azerbaïdjan, les services de renseignement au Pakistan et Kim Jong-un, "qui perpétue la dynastie prédatrice en Corée du Nord, après la mort de son père, King Jong-il".

"Je veux rendre hommage à tous ces journalistes qui payent de leur vie ou de leur liberté l'exercice d'un métier souvent dangereux, au service de la recherche de la vérité, dans des pays déchirés par des conflits violents ou tenus par des dictateurs", écrit-il.

"Il nous faut saluer le courage de tous ceux qui, partout dans le monde, défendent au péril de leur vie ce droit fondamental qu'est la liberté de la presse et la liberté d'expression, alors que les atteintes à ce droit, universel, essentiel, persistent dans de nombreux pays", ajoute-t-il.

A sa demande, le site France diplomatie du ministère présentait jeudi les photos les plus emblématiques du Printemps arabe des photographes décédés.

Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, de l'agence EPA, est mort à Tunis le 14 janvier 2011 par le tir "à bout portant" d'une grenade lacrymogène par un policier tunisien. Le 11 janvier 2012, Gilles Jacquier, 43 ans, grand reporter à France 2, a été tué par un obus à l'origine indéterminée dans la ville syrienne de Homs. Le 22 février 2012, aussi à Homs, le photographe français Rémi Ochlik, 28 ans, était tué lors d'un bombardement visant un appartement utilisé par des médias.

Alain Juppé rappelle enfin "la forte mobilisation de la France, à Paris et à Bogota, pour obtenir la libération de Roméo Langlois de France 24, retenu en Colombie depuis samedi".

Interrogé lors d'un point-presse sur un message de la guérilla colombienne des Farc à propos du journaliste français, "authentifié" par l'armée colombienne, un porte-parole du Quai d'Orsay s'est refusé à tout commentaire. Vincent Floreani s'est borné à rappeler que la politique du ministère est de s'en tenir à "une grande discrétion" dans ce genre d'affaire.