Ils n’ont pas encore débattu durant cette campagne. Pourtant, ils se connaissent bien pour s’être déjà affrontés à plusieurs reprises sur les plateaux télévisés. Retour sur les différentes passes d’armes entre les finalistes de la présidentielle.
"Si l'on en juge par le ton et le fond de la campagne, alors le débat sera rugueux. J'y suis prêt", a prévenu, samedi 28 avril, François Hollande, dans le quotidien Le Parisien. Objectif du candidat du Parti socialiste (PS) : mettre l'accent sur ses 60 propositions et pointer du doigt "les contradictions et les incohérences du candidat sortant". De son côté, Nicolas Sarkozy, en position de challenger, n’a rien à perdre dans cette confrontation. "J'irai à ce débat avec ma sérénité, ma détermination, sans coach puisqu'il semble que M. Hollande en ait un (…)", a taclé le président sortant dimanche 29 avril, dans les colonnes du Journal du Dimanche. Et d’ajouter : "Il va falloir que François Hollande fasse ce qu'il déteste (…). Être franc".
Le ton est donc donné. Entre Nicolas Sarkozy, agressif, et François Hollande, réputé pour sa répartie, les échanges promettent d’être vifs. Reste que s’ils débattent pour la première fois dans cette campagne présidentielle, les deux protagonistes de ce match très attendu n’en sont pas à leur premier face à face. Flashback.
12 février 1998 : premier duel musclé
Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly-sur-Seine, et François Hollande, à l’époque premier secrétaire du PS, débattent en vue des élections régionales sur les emplois-jeunes, une mesure prise alors par le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002). "Je suppose qu’à Neuilly, vous n’en avez pas créé", dégaine le socialiste. "Ne critiquez pas la ville où vous avez fait vos études", rétorque son adversaire.
16 mars 1998 : "À votre place, je la ramènerais un peu moins"
Aux élections régionales, la droite s’impose dans 14 des 22 régions de France métropolitaine. Le soir du scrutin, les deux hommes se retrouvent sur le plateau de France 2. François Hollande se dresse en "huissier" des erreurs de la droite. Nicolas Sarkozy égratigne alors son adversaire : "À votre place, je la ramènerais un peu moins". Avant de préciser : "J’ai fait partie d’une majorité qui a connu un grand succès en 1993 et nous avions eu la bêtise de dire que nous étions là pour longtemps. Comme vous le voyez, le succès passe plus tôt qu’on ne le croit".
Mai 1999 : "Vous n’êtes gentil ni au début, ni à la fin"
Quelques semaines avant les élections européennes, le journaliste Michel Field reçoit le premier secrétaire du PS et le président par intérim du RPR. Le ton est agressif. "Quand on vient chercher une leçon, il faut faire attention à ne pas la recevoir", attaque Nicolas Sarkozy. Quelques instants plus tard, il lance à propos de François Hollande : "Il est gentil au début et après ça tourne mal". Celui-ci rétorque : "Vous ne l’êtes ni au début, ni à la fin".
25 novembre 2003 : débat théâtral
Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, retrouve François Hollande sur la scène du théâtre du Rond-Point, à Paris, pour un débat organisé par le quotidien Le Monde autour du directeur de la rédaction du journal, Edwy Plenel. Ils s’affrontent sur le thème du voile à l’école.
1er mai 2011 : Leur dernière rencontre
Ce jour-là, le président de la République est en déplacement en Corrèze. François Hollande, président du conseil général du département, est tenu d’être présent. Sourires et poignée de mains sont de rigueur…