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Visite surprise de Barack Obama à Kaboul

Le président des États-Unis effectue une visite surprise à Kaboul où il doit conclure un partenariat stratégique avec son homologue afghan Hamid Karzaï. Un déplacement qui coïncide avec le premier anniversaire de la mort d'Oussama Ben Laden.

AFP - Le président américain Barack Obama est arrivé mardi en visite surprise en Afghanistan afin de signer un accord avec son homologue Hamid Karzaï, un an après l'élimination d'Oussama Ben Laden, dont l'accueil par les talibans avait justifié l'invasion de 2001.

Le président américain, qui avait quitté en secret Washington dans la nuit de lundi à mardi, a atterri à la base militaire de Bagram, à 50 km de Kaboul. Il a ensuite rejoint en hélicoptère le palais présidentiel dans la capitale afghane peu après 23H00 locales.

M. Obama devait s'adresser aux Américains à 23H30 GMT depuis l'Afghanistan, a-t-on indiqué de source officielle.

Les deux présidents devaient signer un accord de partenariat stratégique destiné à déterminer les relations entre Kaboul et Washington après 2014. Aucun détail n'a été révélé sur le contenu de cet accord finalisé en avril et qui doit être ratifié par les parlements des deux pays.

Kaboul a obtenu satisfaction sur deux conditions qu'il avait posées pour signer l'accord -- le transfert aux autorités afghanes du contrôle de la prison de Bagram et la fin des raids nocturnes des forces internationales contre les insurgés talibans.

Il s'agit seulement de la troisième visite de M. Obama en Afghanistan depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2009: lors de la précédente, en décembre 2010, il n'était resté que quatre heures à Bagram, en compagnie de soldats américains, et n'avait pas rencontré M. Karzaï.

Les Etats-Unis entretiennent 87.000 soldats en Afghanistan, de loin le plus gros contingent de la force de l'Otan (Isaf) qui compte au total 130.000 militaires.

La coalition est intervenue en octobre 2001, un mois après les attentats du 11-Septembre, chassant rapidement du pouvoir les talibans qui avaient hébergé le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden. Ce dernier a été éliminé le 2 mai 2011 lors d'un raid américain au Pakistan (le 1er mai 2011 aux Etats-Unis compte tenu du décalage horaire).

Le raid a considérablement dégradé les relations avec le Pakistan voisin, des responsables américains disant douter que les services secrets d'Islamabad n'aient rien su de la présence de Ben Laden dans leur pays. Quant au Pakistan, il a mal pris l'entorse à sa souveraineté qu'a constitué le raid, lancé sans qu'Islamabad en ait été averti.

Malgré la résistance talibane, la sécurité s'améliore en Afghanistan, notamment grâce à la montée en puissance des forces afghanes, a indiqué le Pentagone dans un rapport publié mardi. Mais les sanctuaires des rebelles au Pakistan et la corruption posent au pays des "défis sérieux et de long terme", a ajouté le ministère américain de la Défense.

Barack Obama, qui a envoyé des dizaines de milliers de GI's supplémentaires en Afghanistan, a fixé à fin 2014 l'objectif d'un retrait de ce pays, une échéance qui n'a pas été modifiée par la mort de Ben Laden.

La visite du président américain survient à un moment délicat pour les relations entre les deux pays, à la suite d'attaques commises par des policiers ou militaires afghans à l'encontre de membres de la coalition: 18 militaires étrangers ont été tués par des "tirs fratricides" provenant de membres des forces afghanes depuis le début de l'année, soit près de 20% des pertes de la coalition, selon un décompte de l'AFP.

Certaines de ces attaques ont été mises sur le compte du comportement de certains soldats étrangers, comme ces Américains qui ont été photographiés en train d'uriner sur des cadavres d'Afghans, ou d'autres qui ont incinéré des exemplaires du Coran.

Barack Obama a été accusé par son opposition républicaine d'utiliser la mort de Ben Laden à des fins électorales, à six mois de la présidentielle du 6 novembre.