L'ancienne junte malienne, qui avait ponctuellement pris le pouvoir le 22 mars, a rejeté les décisions prises par les chefs d'État ouest-africains à Abidjan, notamment le plan visant à porter à 12 mois le mandat du gouvernement de transition.
REUTERS - La junte militaire qui s'est emparée du pouvoir le 22 mars au Mali a rejeté samedi le plan de la Cedeao visant à porter à 12 mois le mandat du gouvernement de transition, civil.
La junte avait d'ores et déjà accepté de transmettre le pouvoir pour une durée de 40 jours à un gouvernement civil, dirigé par le président par intérim Dioncounda Traoré, puis de permettre la tenue d'élections d'ici la fin mai.
Mais jeudi, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest a estimé que le gouvernement de transition devrait rester en fonctions pour une durée allant jusqu'à 12 mois.
La junte a accusé samedi la Cedeao d'avoir pris cette décision sans la consulter et a estimé que cette modification risquait de faire échouer le processus de transition politique dans son ensemble.
"Je tiens à réaffirmer à tous que la junte s'en tiendra uniquement à l'accord (antérieur, sur les 40 jours) signé avec la Cedeao. Il n'est pas possible de le modifier", a déclaré
l'auteur du putsch, le capitaine Amadou Sanogo, au terme d'une réunion tendue avec les médiateurs de la Cedeao.
"Après les 40 jours, nous déciderons quels organes de l'Etat continueront, c'est ce qui a fait l'objet d'un accord et ne peut être changé", a dit Sanogo à la presse.
Il n'a pas fait allusion à la tenue d'élections au terme de la période de 40 jours.
Des soldats en armes s'étaient rassemblés aux abords du lieu où s'est déroulée la rencontre avec les médiateurs de la Cedeoa, à la base militaire de Kati, à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale Bamako.