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Le chef de l'opposition de gauche nommé Premier ministre

Le chef de l'opposition de gauche, Victor Ponta, a été nommé par le président roumain au poste de Premier ministre après la chute du gouvernement de centre-droit, renversé à la suite du vote d'une motion de censure.

AFP - Le président roumain Traian Basescu a nommé vendredi le chef de l'opposition de gauche Victor Ponta au poste de Premier ministre après la chute du gouvernement de centre-droit, affichant son souhait de rassurer les marchés inquiets du risque d'instabilité politique.

"J'ai chargé Victor Ponta de former le nouveau gouvernement", a déclaré le président dans une allocution publique.

"Rien de dramatique ne s'est produit aujourd'hui, c'est la démocratie", a-t-il ajouté, précisant qu'il n'y avait "pas de raisons de paniquer sur les marchés financiers".

"Il s'agit d'un mandat limité jusqu'aux élections législatives pendant lequel je vais essayer d'assurer une gouvernance qui redonne aux Roumains l'espoir que les choses peuvent évoluer dans la bonne direction", a pour sa part dit M. Ponta, coprésident de l'Union sociale-libérale (USL, opposition).

Il a désormais dix jours pour former un gouvernement dont la composition devra être approuvée par le parlement.

Juriste de formation et procureur jusqu'en 2001, Victor Ponta est à 39 ans l'un des plus jeunes députés de Roumanie et le chef du Parti social-démocrate (PSD) depuis deux ans.

Il a brièvement occupé à deux reprises les fonctions de ministre, en 2004 et 2008.

"Il faudra attendre les élections législatives prévues pour novembre pour avoir un gouvernement solide", car la nouvelle majorité parlementaire est fragile, a indiqué à l'AFP le politologue Iosif Boda, faisant allusion aux récentes "migrations" de plusieurs parlementaires du PDL vers l'USL.

En outre, a-t-il ajouté, "la stabilité économique peut à tout moment voler en éclats".

La chute du gouvernement de Mihai Razvan Ungureanu, au pouvoir depuis moins de trois mois, est intervenue en pleine mission d'évaluation du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne, dans le cadre d'un accord conclu en mars 2011.

Bucarest s'est engagé auprès du FMI et de l'UE à maintenir sous contrôle les dépenses publiques et à privatiser plusieurs compagnies du secteur énergétique afin d'attirer des capitaux pour leur modernisation, des mesures critiquées par l'USL.

Le FMI a annoncé qu'il continuait les discussions techniques, mais que ses experts reviendront à Bucarest pour des discussions avec le nouveau gouvernement lorsqu'il sera en place.

"Nous espérons que la Roumanie va continuer à respecter ses engagements économiques vis-à-vis de ses partenaires internationaux", a indiqué le FMI, soulignant qu'une "politique macroéconomique prudente et des réformes structurelles restent essentielles pour assurer une croissance économique à long terme".

La Roumanie devrait replonger dans la récession au premier trimestre 2012, mais s'attend à voir son produit intérieur brut (PIB) progresser de 1,5% pour l'ensemble de l'année.

Dans un rapport analysant les deux scénarios possibles avant le vote de la motion de censure, la banque d'investissement J.P. Morgan a jugé qu'un gouvernement formé par l'USL conduirait à "moins de réformes et moins de contrôle des dépenses dans le secteur public".

"Des mesures populistes ne sont pas à exclure", a ajouté la banque.

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