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François Hollande et Nicolas Sarkozy enfilent le short

Les deux candidats à l’élection présidentielle s’accordent un peu de répit dans ces derniers jours de campagne. Ils ont accepté l’invitation de Radio France à échanger sur la partie sport de leur programme. L’occasion d’anecdotes savoureuses.

"Nous sommes le premier parti de France", répètent à l’envi les présidents des fédérations sportives qui, malgré leurs 16 millions de licenciés, assistent inexorablement au désengagement financier de l’État. Le sport est resté relativement absent des débats avant le premier tour. Pourtant, cet entre-deux-tours marque un tournant notable. Pour la première fois sous la Ve République, les candidats du second tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont accepté de parler de sport, et ce à l’invitation de Radio France. Ils ont confié leur vision et raconté au journaliste Jacques Vendroux des anecdotes croustillantes.

On retiendra notamment que le jeune Sarkozy et le jeune Hollande fréquentaient le stade du Red Star à Saint-Ouen, avant de suivre à Paris les matchs du PSG au milieu des années 1970. Les deux candidats se retrouvent aussi sur l'engagement de la France aux Jeux Olympiques : "Il faut arrêter d’être candidat aux JO pour participer, mais être candidat pour gagner [la France a échoué dernièrement à organiser les JO d’été 2012 et les JO d’hiver 2018, NDLR]", déclare Nicolas Sarkozy. Des propos qui seront repris par François Hollande.

Les deux candidats s'accordent enfin sur les bienfaits de la pratique sportive : "Dans la vie, le sport c’est le meilleur des médicaments. Ce n’est pas remboursé par la Sécurité sociale, mais c’est exceptionnel," souligne le président sortant. François Hollande souhaiterait, lui, "plus d’activités sportives encadrées pour réduire le risque d’obésité et de maladie cardio-vasculaire. Faire du sport est une économie pour la sécurité sociale".

Sarkozy : "Je ne suis pas une momie et je n’ai pas l’intention de le devenir"

À la question de savoir ce qu’il aurait préféré être dans une autre vie, le candidat de l’UMP confie qu’il aurait aimé remporter le Tour de France par une victoire à l’Alpe d’Huez. Le candidat du Parti socialiste a, lui, opté pour le poste d’avant-centre du club de football de Rouen, sa ville natale.

"Je fais une heure de sport par jour au minimum. J’ai toujours aimé ça. J’aime le pratiquer et le voir, avoue Nicolas Sarkozy. La seule façon de résister au stress, à la pression, à la fatigue, c’est d’aller courir." François Hollande souligne quant à lui que "le sport est une histoire qu’il faut raconter. C’est une bonne école de la vie, s’il y a de bons formateurs".

Hollande : "Je dirais aux stars du football : comprenez le monde dans lequel vous êtes, le monde de ceux qui vous regardent."

Ces entretiens ont surtout permis de souligner les divergences entre les deux candidats. François Hollande fait le constat du manque d’équipements sportifs dans les quartiers et propose de mettre en place un plan national pour remédier à cette pénurie. En revanche, l’attention de Nicolas Sarkozy s'est portée sur le sport d’élite. Selon lui, il manque un grand centre aquatique en France, ainsi que de grandes arènes (10 -12 000 places).

Pourtant l’opposition "sport d’élite" et "sport de masse" n’est pas recevable selon lui : "Quand le sport d’élite fonctionne, de nouveaux licenciés rejoignent les clubs. On a besoin d’une élite, il ne faut pas en avoir peur."

François Hollande a défendu bec et ongles sa proposition de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d’euros par an condamnée par la famille du football : "Comprenez le monde dans lequel vous êtes, le monde de ceux qui vous regardent!" a-t-il proféré au micro de Jacques Vendroux, avant de conseiller aux sportifs d’étaler leurs revenus dans le temps pour que ceux-ci ne soient pas (ou peu) frappés par cette taxation.