George Zimmerman, l'homme accusé du meurtre de l'adolescent noir Trayvon Martin tué le 26 février dernier en Floride, a plaidé non coupable de meurtre sans préméditation. Il avait auparavant été libéré sous caution.
AFP - Le vigile de quartier George Zimmerman, qui a abattu en février en Floride Trayvon Martin, un Noir de 17 ans, a plaidé non coupable de meurtre sans préméditation, quelques heures après sa libération sous caution dénoncée par la famille de la victime.
George Zimmerman, un Blanc hispanique, "plaide non coupable des charges qui pèsent maintenant contre lui", est-il écrit dans un document qui sera présenté lors de sa mise en accusation formelle et dont l'AFP a obtenu copie lundi.
L'accusé y indique qu'il renonce à comparaître à l'audience, fixée le 8 mai.
Ce plaider non coupable intervient après la libération sous caution du tueur, lundi matin peu après minuit. Un juge avait accepté vendredi sa libération contre le paiement de 150.000 dollars (environ 114.000 euros).
L'homme reconnaît avoir abattu le 26 février Trayvon Martin, qui marchait dans son quartier après avoir acheté une bouteille de thé glacé et des bonbons. Mais il plaide la légitime défense, selon une loi controversée de Floride qui permet d'utiliser la force dès lors qu'on se sent menacé.
Il devrait vraisemblablement attendre son procès dans un lieu secret.
La famille Martin s'est dite "anéantie qu'il soit capable de marcher dans la rue", a déclaré lundi son avocat Daryl Parks sur la chaîne CNN. "C'est avec un coeur très, très lourd qu'ils l'ont vu marcher librement", a raconté l'avocat.
Lors de l'audience de vendredi, George Zimmerman s'était exprimé pour la première fois publiquement, en disant aux parents du jeune Trayvon qu'il était "désolé" de la mort de leur fils.
M. Zimmerman, filmé par les télévisions à sa sortie de la prison de Sanford, semblait porter un gilet pare-balles en-dessous de sa veste. Sa famille s'était inquiétée vendredi des risques pour sa sécurité.
Il devra porter un bracelet électronique, n'aura pas le droit de détenir des armes, d'entrer en communication avec la famille de la victime, ni de boire de l'alcool. Son passeport lui a été retiré.
Le procureur Bernie De La Rionda avait demandé au juge de ne pas accorder la libération sous caution, ou de fixer cette caution à un million de dollars, tandis que la défense réclamait une libération sous caution de 15.000 dollars jusqu'au procès.
Le juge Kenneth Lester a finalement fixé le montant à 150.000 dollars, assorti du port du bracelet électronique, lui accordant des sorties entre 07H00 du matin et 18H00 avec l'obligation de se présenter à la police tous les trois jours.
George Zimmerman avait échappé à la prison pendant plusieurs semaines après le meurtre, la police l'ayant brièvement arrêté puis relâché la nuit des faits, provoquant une vague d'indignation à travers le pays. Le président Barack Obama avait exprimé sa vive émotion.
Mis en cause, le chef de la police de Sanford, Bill Lee Jr., a remis sa démission lundi mais le conseil municipal l'a refusée.
Après des semaines de manifestations et de pétitions, l'émotion n'était pas retombée dans la communauté noire, beaucoup estimant comme la famille du jeune Noir, ses avocats et les défenseurs des droits de l'homme, que Trayvon Martin a été victime d'un "délit de faciès".
La justice américaine avait finalement placé George Zimmerman en détention et engagé le 11 avril des poursuites contre lui pour meurtre sans préméditation. Il encourt la prison à vie, s'il est reconnu coupable.
Le meurtre s'est déroulé au soir du 26 février dans un quartier résidentiel aux entrées contrôlées par des portails. George Zimmerman, vigile bénévole, a reconnu avoir suivi Trayvon Martin qu'il trouvait suspect. Peu après avoir appelé la police, Zimmerman a tiré sur le jeune homme, qui n'était pas armé. Mais les circonstances du moment de la mort du jeune Noir restent floues.