Après les territoires d'outre-mer et une partie du continent américain samedi c'est au tour des Français d'Australie et d'Asie notamment de glisser leur bulletin dans l'urne. Au total, environ 2,2 millions de Français vivent à l'étranger.
AFP - Après les électeurs de Saint-Pierre et Miquelon, d'une moitié des outre-mer et du continent américain samedi, c'était au tour des Français d'Australie et d'Asie de voter dimanche matin pour les présidentielles, avant leurs compatriotes de métropole.
Quelque 15.000 personnes de nationalité françaises résidant en Australie étaient
attendus dans un des huit bureaux répartis sur le territoire.
Dans le bureau installé au sein de l'Alliance française à Sydney, Sylvie Laisney est venue accompagnée de son mari et de son fils.
"C'est difficile de suivre ce qui se passe en France. En général quand les informations françaises passent à la télé, c'est le matin et on est au travail", déclare-t-elle.
"C'est la première fois que je me sens si peu impliquée dans les élections, probablement parce que je vis ici depuis onze ans", mais "je vote par devoir civique car dans d'autres pays des gens sont morts pour pouvoir voter", ajoute-t-elle.
Dominique Gill, 33 ans, une architexte franco-australienne, souligne qu'"il a fallu se motiver ce matin (...) parce qu'on est très loin (de la France)". "Mais on vient par devoir civique. En Australie c'est obligatoire de voter, et je pense que c'est un devoir".
Samedi, les premiers électeurs saint-pierrais et miquelonnais voisins du Canada, ceux de Guyane, de Guadeloupe, de Martinique, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin avaient pris le chemin des urnes. Les habitants de Polynésie, dans le Pacifique sud, ont commencé à voter à 20H00 heure de Paris.
Papeete a été paralysée par les embouteillages, car seules 4.000 cartes d'électeurs avaient été retirées au préalable sur 17.953. Les électeurs qui n'avaient pas retiré leurs cartes plus tôt ont donc dû patienter.
A Pointe-à-Pitre, c'est sous la pluie que le scrutin s'est ouvert, sans attirer les foules, notamment parce que de nombreux Guadeloupéens travaillent le samedi.
Les Français du continent américain ont aussi fait la queue dans les bureaux de vote, comme à Rio de Janeiro, aux Etats-unis et au Canada.
"C'est la première fois que des Français de l'étranger ne voteront pas le même jour", a indiqué un diplomate français à Rio. Au total, environ 2,2 millions de Français vivent hors du territoire national et un peu plus de la moitié (1,15 million) sont inscrits sur les listes électorales consulaires.
Dans les outre-mer, ce vote anticipé était déjà en vigueur pour l'élection de 2007, permettant à ces concitoyens (près de 900.000 électeurs) de ne pas voter alors que les résultats sont déjà connus en métropole, en raison du décalage horaire avec l'Hexagone.
Toutefois, leurs résultats sont soumis au même horaire légal de diffusion que tous les autres, à savoir dimanche 20H00 heure de Paris, quand seront connus les votes des quelque 44,5 millions de Français inscrits sur les listes.
Et d'ici là, pour les dix prétendants à l'Elysée, "toute action de campagne et tout acte de propagande à visée électorale sont interdits". Alors la plupart ont fait une pause dans leur fief, pour reprendre des forces après une campagne éreintante.
Seul événement venu troubler cette veillée d'arme : la cour d'appel de Paris a débouté la candidate FN Marine Le Pen de l'action en diffamation engagée contre une autre candidate, Eva Joly (EELV) qui l'avait accusée d'être "l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession".
Samedi à la mi-journée, Nicolas Sarkozy a déjeuné à son QG de campagne avec une partie de son équipe, ne lâchant qu'un laconique "je vais très bien" en repartant pour "retrouver sa famille".
François Hollande a parcouru sous une pluie battante le marché de Tulle dans son département de Corrèze. "Samedi pluvieux, dimanche heureux", lui a lancé une fleuriste. "J'espère", "vous préparez les fleurs pour demain?", lui a répondu le candidat.
"Famille", "repos", "promenade" étaient au menu de Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Eva Joly, Jacques Cheminade. Nicolas Dupont-Aignan a choisi de réunir tous ses bénévoles pour un déjeuner à son QG.
Jusqu'à 20H00 dimanche sont également bannis la publication de sondages, d'estimations ou de commentaires, de même que la diffusion d'informations sur les résultats.
Le respect de cet horaire a donné lieu à un vif débat, à l'heure de l'internet généralisé et dans la mesure où les médias étrangers ne sont pas soumis à la loi française.
Sur Twitter, les internautes ont rivalisé d'espièglerie pour contourner la loi, usant du mot clé #RadioLondres, en référence aux messages codés.