À l'approche du premier tour du scrutin présidentiel qui se tiendra le dimanche 22 avril en France, quel sera le score des extrêmes ? Les candidats présents au second tour ? La proportion d’abstentionnistes ? Voici quelques clés du scrutin.
AFP - Le nom du candidat sortant en tête du 1er tour et son avance sur son poursuivant, le score de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, le rapport de force droite-gauche, l'abstention : voici quelques clés du scrutin.
Quel candidat en pole position ?
Selon les sondages, seuls François Hollande et Nicolas Sarkozy sont en mesure d'arriver premier dimanche, car ils disposent d'une dizaine de points d'avance sur leurs poursuivants immédiats. M. Hollande est à 28-28,5% d'intentions de vote en moyenne, M. Sarkozy à 26,5-27%.
S'il est en tête, le candidat PS sera dans une position idéale pour l'emporter. Pour garder espoir de gagner le 6 mai, Nicolas Sarkozy, lui, a impérativement besoin d'arriver premier, mais aussi d'avoir au moins trois points d'avance sur son rival, selon les politologues. Il a en effet très peu de réserves de voix, contrairement à François Hollande, donné gagnant le 6 mai par tous les sondages (entre 53-47 et 58-42).
Si Nicolas Sarkozy est derrière François Hollande, ce sera la première fois qu'un président de la Ve République en exercice et se représentant est devancé au 1er tour. Dans cette hypothèse, l'élection sera considérée comme jouée.
L'écart se resserre à nouveau entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, crédités respectivement de 27% et 26,5% des intentions de vote au 1er tour, en raison d'une chute de 2,5 points du candidat socialiste, selon un sondage LH2 pour Yahoo! publié jeudi.
Au second tour, François Hollande dominerait Nicolas Sarkozy, avec 56% (+1) contre 44% (-1).
Au 1er tour, le candidat UMP est en léger repli (-0,5 point).
Derrière, Marine Le Pen (15,5%) et Jean-Luc Mélenchon (15%) sont eux aussi au coude à coude, et progressent la première de 1,5 point, le second de 2 points.
Crédité de 10%, François Bayrou recule légèrement (-0,5).
Plus loin, les cinq derniers candidats sont stables: Eva Joly à 2,5%, Nicolas Dupont-Aignan à 1,5%, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou à 1%, Jacques Cheminade à 0%.
28% des personnes interrogées n'ont pas exprimé d'intention de vote au 1er tour, et 23% au second.
Sondage réalisé par téléphone les 17 et 18 avril auprès d'un échantillon représentatif de 956 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas).
Marge d'erreur de plus ou moins 2,5 à 4 points selon le niveau d'intention de vote.
- Quel score pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ?
La performance de la candidate du Front national aura une incidence sur le score de Nicolas Sarkozy. Une partie importante de ses électeurs est en effet constituée de gens que le candidat UMP avait su séduire en 2007. Marine Le Pen est créditée en moyenne de 16% dans les sondages, certaines enquêtes la donnant en progrès, d'autres en repli.
Mais son niveau réel est "difficile à mesurer" dans les sondages, selon Emmanuel Rivière (TNS Sofres). En 2002, la poussée de Jean-Marie Le Pen avait pris au dépourvu tous les instituts.
Le score de François Hollande apparaît moins dépendant de celui de Jean-Luc Mélenchon. En effet, la forte poussée de M. Mélenchon dans les sondages n'a pas empêché le candidat PS de rester à un haut niveau, même si le candidat du Front de gauche mord sur l'électorat de Ségolène Royal en 2007.
Ce haut niveau de M. Hollande arrange a priori M. Mélenchon, qui a moins à craindre d'un vote anti-21 avril. M. Mélenchon plafonne dans les derniers sondages, autour de 13,5-14% en moyenne.
Qu'un candidat de "la gauche de la gauche" devance le Front national - c'est le premier objectif de M. Mélenchon - serait une vraie surprise. Cela ne s'est pas produit depuis 1981.
- Quel rapport gauche-droite ?
Extrême droite et centre mis à part, il est très favorable à la gauche: autour de 46% contre 30% à la droite. En 2007, le total gauche était à 36,5% au 1er tour. C'est ce qui explique que M. Hollande gagnerait nettement au 2e tour.
- L'abstention sera-t-elle élevée ou non ?
Elle pourrait atteindre 29%, d'après la dernière étude Ifop mi-avril. "On va vers une abstention record", assure Frédéric Dabi, de cet institut. Le taux le plus élevé a été atteint au 1er tour de 2002 (28,4%). Il explique en partie l'élimination de Lionel Jospin.
Pour Emmanuel Rivière, "plus l'abstention est élevée, plus cela peut avoir une incidence" sur les résultats. Selon M. Dabi au contraire, "une abstention de masse défavorise tous les candidats" et "ne modifie qu'à la marge le rapport de force électorale".
Traditionnellement, l'électorat de gauche s'abstient davantage. C'est en effet dans les plus de 65 ans que le taux de participation est le plus haut, or cette tranche d'âge vote beaucoup à droite. M. Rivière avance l'hypothèse d'une abstention cette fois plus forte à droite qu'à gauche, au sein de laquelle le fort rejet de Nicolas Sarkozy pourrait engendrer une mobilisation élevée.