
Quelques heures après l'annonce officielle du décès du président du Malawi Bingu wa Mutharika, la vice-présidente Joyce Banda a été investie à la tête du pays. Il s'agit de la première femme à accéder à un tel poste en Afrique australe.
REUTERS - Les craintes d'une succession chaotique après la mort du président Bingu wa Mutharika se sont dissipées au Malawi avec l'investiture, samedi, de la vice-présidente Joyce Banda, première femme à accéder à la magistrature en Afrique australe.
Joyce Banda, une militante des droits de l'homme âgée de 61 ans, était l'adjointe du président défunt à qui elle succède conformément aux dispositions constitutionnelles.
Certains, dont les Etats-Unis, avaient ouvertement exprimé la crainte d'une succession non conforme à la Constitution en raison de la volonté prêtée à Bingu wa Mutharika de favoriser l'accession au pouvoir de son frère Peter, ministre des Affaires étrangères.
La radio publique avait auparavant confirmé le décès du chef de l'Etat à la suite d'une crise cardiaque.
De sources gouvernementales et médicales, on avait déclaré vendredi à Reuters que Bingu wa Mutharika était décédé à l'âge de 78 ans peu après avoir été victime d'une crise cardiaque la veille.
Sa dépouille mortelle a été transférée par avion dans un hôpital militaire sud-africain.
"Comme vous le voyez, la Constitution prévaut", a déclaré Joyce Banda samedi au cours d'une conférence de presse à Lilongwe, la capitale politique.
Entourée de membres du gouvernement, de l'"attorney general" et des chefs de l'armée et de la police, elle a décrété un deuil national de dix jours.
Les drapeaux ont été mis en berne et la radio-télévision publique diffuse désormais de la musique funèbre.
"J'appelle tous les Malawites à conserver leur calme et à maintenir la paix civile durant cette période de deuil", a-t-elle dit.
La Constitution stipule que le ou la vice-présidente assume l'intérim en cas de disparition du chef de l'Etat. On s'attend à ce que Joyce Banda reste au pouvoir jusqu'aux prochaines élections prévues en 2014.
La présidence et le gouvernement ont publié un communiqué assurant la population et la communauté internationale que "la Constitution de la république du Malawi sera scrupuleusement respectée pendant la période de transition".
La Grande-Bretagne et les Etats-Unis, principaux bailleurs de fonds du Malawi jusqu'à ce qu'ils gèlent leur aide à la suite de désaccords avec la politique du président défunt, ont pris position pour une transition en douceur respectant l'ordre constitutionnel.
Samedi, les rues de Lilongwe et de Blantyre, la capitale économique, étaient calmes, la police étant déployée aux points névralgiques.