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"La victoire sans la liberté"

Presse internationale, Mardi 3 avril 2012. Au menu de la presse internationale ce matin, l’élection historique de l’opposante Aung San Suu Kyi, qui donne lieu toutefois à des commentaires mitigés sur la capacité du régime à se réformer, la fin du calvaire des otages des Farc, et les Malouines, 30 ans après.

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On commence cette revue de presse internationale avec l’élection de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi au parlement, élection qui s’est transformée pour elle en triomphe historique.

C’est une victoire qui intervient 24 ans après le retour d’Aung San Suu Kyi dans son pays, mais The Independent, rappelle que le plus dur ne fait sans doute que commencer, et qu’il ne sera pas simple pour l’opposante birmane de répondre à ce double impératif: parvenir à agir, sans toutefois de retrouver identifiée au régime, faire modifier la constitution, sans trop effrayer non plus les militaires qui tiennent le pouvoir. Quoi qu’il advienne, c’est une première victoire a qui été saluée largement par les chancelleries occidentales, et l'Union européenne a même laissé entrevoir un possible allègement de ses sanctions à l’égard du régime.

Mais c’est justement sur ce point que les réticences se font le plus entendre ce matin: et si finalement le régime birman n’avait autorisé cette victoire que pour desserrer l’étau des sanctions internationales ? C’est  l’avis en tout cas d’une autre opposante birmane, Zoya Phan, qui écrit dans The Guardian que le succès remporté par Aung San Suu Kyi n’apportera pas, pour autant, la liberté à son pays. Bien au contraire, l’auteur évoque une répression plus forte encore que par le passé, notamment à l’encontre des minorités, et en particulier du peuple karen.

On passe maintenant en Colombie, où les FARC ont décidé de rendre leur liberté aux derniers policiers et militaires qu’elles tenaient séquestrés. Les plus anciens otages de Colombie ont enfin retrouvé la liberté, après 14 ans de détention, mais c’est un geste, rappelle El Espectador, que le gouvernement juge insuffisant pour ouvrir un dialogue avec les Farc.

Plus optimiste, El Tiempo évoque pour sa part une porte enfin ouverte à la paix,  même si le gouvernement a posé comme préalable à la reprise du dialogue non seulement la libération des otages, mais aussi un cessez-le-feu complet et le dépôt des armes. Le journal demande au président Juan Manuel Santos de ne pas faire apparaître le geste des Farc comme une reddition mais accepte, plutôt, de poursuivre les négociations.

A voir également ce matin, ces tensions persistantes entre l’Argentine et la Grande-Bretagne au sujet des Malouines, qui commémoraient hier le 30ème anniversaire du début de la guerre entre les deux pays. C’est un anniversaire, rapporte The Times, qui a donné lieu de part et d’autre, de discours intransigeants sur la souveraineté disputée de ce petit archipel de l'Atlantique sud.

A voir toujours sur ce sujet, les révélations cette fois, de The Independent, qui a enquêté sur le rôle des services secrets chiliens dans le conflit qui a opposé les deux pays, et notamment dans l’attaque du General Belgrano, ce croiseur argentin coulé en mai 1982 par un sous-marin britannique, avec plus de 300 hommes à bord, ce qui avait fait capoter les négociations diplomatiques alors en cours. D’après The Independent, cette attaque aurait été menée sur la foi d’interceptions réalisées par les services chiliens, sous les ordres à l’époque du général Augusto Pinochet, informations transmises ensuite au cabinet de Margaret Thatcher, avec les conséquences que l’on sait.

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