
Eva Joly est sortie lundi en fin de journée de l'hôpital. La candidate écologiste à la présidentielle avait brièvement perdu connaissance après une chute en sortant d'un cinéma à Paris. Elle a annoncé reprendre sa campagne "avec enthousiasme".
REUTERS - Brièvement hospitalisée après une chute accidentelle, la candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly, va cependant terminer une campagne rendue plus épineuse encore par le refus de Nicolas Hulot de lui apporter son soutien.
Elle est sortie lundi en fin d’après-midi de l’hôpital Cochin de Paris.
« Ma détermination est intacte », dit-elle dans un communiqué. « Plus que jamais, il me revient d’apporter la preuve que l’écologie est la solution pour sortir des crises que traverse notre pays. C’est avec enthousiasme et fierté que je vais maintenant reprendre le cours de ma campagne, à la rencontre des Françaises et des Français.
Tous ses engagements sont maintenus, notamment un meeting à Nantes mercredi soir, a dit à la presse la secrétaire nationale du parti Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot.
Selon la Constitution, si un candidat est empêché avant le premier tour, « le Conseil constitutionnel prononce le report de l’élection ». Le délai supplémentaire ne peut excéder 35 jours.
L’ancienne juge d’instruction, 68 ans, est tombée sur la tête dimanche soir en sortant d’un cinéma à Paris où elle venait de voir le film de Lucas Belvaux « 38 témoins », dit son entourage.
Elle a brièvement perdu connaissance et a été conduite dans le service cardio-vasculaire de l’hôpital Cochin pour y subir des examens, qui sont rassurants, dit l’Assistance publique.
« Il existe plusieurs hématomes superficiels du visage et de la paupière droite. Les investigations cardio-vasculaires ont été négatives, la chute est très vraisemblablement d’origine mécanique », a dit le professeur Simon Weber dans un communiqué.
Eva Joly évoque dans son communiqué une « chute malencontreuse » et dit avoir passé une série d’examens ayant été « satisfaisants ».
Son équipe de campagne va se réunir pour décider des modalités de la suite de la campagne, après discussion avec la candidate, a dit Cécile Duflot.
« Tous les événements de campagne sont maintenus. On va avoir une petite discussion avec elle. Par ailleurs, elle a eu un choc sur le tête, ça fait mal et ça fait aussi un bleu », a dit la patronne d’EELV aux journalistes.
Le « lâchage » de Hulot
Cette péripétie intervient alors qu’Eva Joly aborde la dernière ligne droite de la campagne dans une position difficile, à en croire les sondages, qui la créditent de 2% ou 3% d’intentions de vote au premier tour le 22 avril.
L’ancien animateur de télévision devenu chantre de l’écologie politique Nicolas Hulot, battu l’été dernier par l’ex-juge dans la « primaire » organisée par le parti écologiste, a refusé dimanche soir sur France 2 de lui apporter son soutien.
« Je vote pour la planète », a dit Nicolas Hulot, refusant de dire s’il prendrait le bulletin Eva Joly le 22 avril: « Je ne veux plus rentrer dans ce jeu-là, je pense que l’écologie est au-dessus des partis. Je me déterminerai en temps utile ».
L’appareil du parti écologiste a peu apprécié qu’il se dédise, puisqu’il avait annoncé après sa défaite à la primaire qu’il soutiendrait Eva Joly. « Je le prends mal car je suis très attaché au respect de la parole donnée », a dit sur RTL le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé.
Eva Joly devait tenter de relancer sa campagne à partir de mardi avec une première opération de distribution par les figures du parti, dans toutes les grandes gares du pays, d’un fascicule mettant en avant le slogan « L’écologie, c’est le vrai changement ».
Deux grands meetings à Grenoble et Paris sont prévus avant le premier tour. Eva Joly est sous pression notamment du candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui, selon les sondages, a capté une grande partie de son électorat, marqué à gauche.
Il n’est pas question pour le moment d’une remise en cause des accords passés entre le Parti socialiste et EELV pour les élections législatives du mois de juin, réservant aux écologistes un nombre de circonscriptions à même de leur permettre la constitution d’un groupe parlementaire.