![L'universitaire Jim Yong Kim, candidat surprise des États-Unis à la Banque mondiale L'universitaire Jim Yong Kim, candidat surprise des États-Unis à la Banque mondiale](/data/posts/2022/07/17/1658043484_L-universitaire-Jim-Yong-Kim-candidat-surprise-des-Etats-Unis-a-la-Banque-mondiale.jpg)
Le président Barack Obama a annoncé ce vendredi qu'il a choisi le président de la prestigieuse université Dartmouth comme candidat des États-Unis à la direction de la Banque mondiale pour succéder à Robert Zoellick.
REUTERS - Barack Obama a choisi vendredi un expert en santé publique d'origine sud-coréenne comme candidat des Etats-Unis à la présidence de la Banque mondiale, un poste revendiqué pour la première fois par plusieurs pays émergents.
Le président américain a surpris nombre d'observateurs en annonçant que son choix se portait sur Jim Yong Kim, président du Dartmouth College et ancien directeur du département VIH/Sida de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Il est temps qu'un professionnel du développement dirige la plus importante agence mondiale de développement", a-t-il déclaré.
Quelques heures auparavant, l'Angola, le Nigeria et l'Afrique du Sud avaient annoncé appuyer la candidature de la ministre nigériane des Finances Ngozi Okonjo-Iweala, une économiste et diplomate respectée, pour succéder à l'Américain Robert Zoellick, qui quittera en juin la présidence de la Banque mondiale.
"Cette désignation découle de la conviction selon laquelle les nominations des dirigeants de la Banque mondiale et de son institution soeur, le Fonds monétaire international, devraient être fondées sur le mérite, ouvertes et transparentes", déclarent les trois Etats dans un communiqué.
Parallèlement, l'économiste américain Jeffrey Sachs a annoncé le retrait de sa candidature et apporté son soutien "à 100%" à Jim Yong Kim.
Les Etats-Unis président la Banque mondiale depuis la création de celle-ci au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, tandis que la direction générale du FMI revient à un Européen, selon une règle de répartition non écrite mais qui n'avait pas été directement remise en cause jusqu'à présent.
"Pour la première fois, il y a de la concurrence, ou du moins on a l'impression à première vue qu'il y a une concurrence sérieuse", a commenté Nancy Birdsall, qui préside le Center for Global Development à Washington.
Mérite et transparence
"Et la seule manière pour que cela soit ouvert, fondé sur le mérite et transparent, c'est qu'il y a ait de la concurrence."
Le Brésil, de son côté, aimerait défendre la candidature de l'ancien ministre colombien des Finances Jose Antonio Ocampo, mais ne peut le faire sans l'appui de la Colombie, qui semble aujourd'hui peu probable.
Bogota a en effet expliqué jeudi privilégier sa candidature à la présidence de l'Organisation internationale du travail (OIT), en rappelant qu'un Colombien occupait déjà la présidence de la Banque inter-américaine de développement.
La Russie, elle, s'est abstenue de soutenir un candidat non-américain et a plaidé pour un rôle accru des émergents dans les organes dirigeants des institutions financières internationales.
Au conseil d'administration de la Banque mondiale, les Etats-Unis détiennent le plus grand nombre de droits de vote et peuvent espérer le soutien des pays européens et du Japon. L'Afrique n'occupe que trois des 25 sièges du conseil.
L'an dernier, les 187 Etats membres de la BM s'étaient mis d'accord sur un processus de sélection du président transparent et ouvert privilégiant le mérite.
L'heure limite de dépôt des candidatures est fixée à 18h00 heure de Washington (22h00 GMT). Le conseil d'administration doit ensuite publier une liste de trois candidats au maximum et faire un choix définitif avant les assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale, le 21 avril.
Le successeur de Robert Zoellick devra notamment tenir compte de la volonté des grands actionnaires de la Banque, Etats-Unis en tête, d'obtenir des résultats concrets en matière de développement, de transparence et de lutte contre la corruption.