Face à la dégradation de la situation en Syrie, le ministre des Affaires étrangères turc (photo) a appelé ses ressortissants à quitter le pays le plus rapidement possible. Ankara envisage également de rappeler son ambassadeur à Damas.
AFP - Le ministère turc des Affaires étrangères à recommandé vendredi aux ressortissants turcs de quitter la Syrie, pays voisin, secoué depuis une année par une révolte contre le régime de Bachar al-Assad et une répression sanglante.
Les forces syriennes ont tué 45 civils dans la province d’Idlib, près de la frontière turque, a affirmé jeudi soir l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH).
L’Observatoire, basé à Londres, avait rapporté un peu plus tôt jeudi que 23 corps avaient été abandonnés dans une fosse commune près d’Idlib. Certains cavadres, menottés et les yeux bandés, portaient des traces de torture. Tous ont été tués par balles, selon l’OSDH.
"Les développements en Syrie présentent de sérieux risques de sécurité pour nos citoyens. Nous leur conseillons vivement de rentrer" en Turquie, souligne un communiqué.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a en outre indiqué que son gouvernement islamo-conservateur, qui a rompu avec le régime syrien, son ancien allié, réfléchissait à rappeler éventuellement son ambassadeur en poste à Damas.
"Nous sommes en train d'évaluer toutes les options", a-t-il dit devant les journalistes.
Depuis le début le 15 mars 2011 de cette révolte, plus de 9.000 personnes, selon les ONG, ont péri dans la répression menée par les troupes du régime ou les combats entre soldats et militaires dissidents ayant fait le choix de s'armer.
270 Syriens, fuyant le conflit dans leur pays, sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi dans le sud de la Turquie, portant à 15.000 le nombre de personnes ayant traversé la frontière commune aux deux pays depuis mars 2011, a-t-on indiqué vendredi de source officielle turque.
Selon les autorités turques, l'offensive menée récemment par l'armée syrienne contre le bastion rebelle d'Idleb dans le nord-ouest explique la fuite de ces civils et le nombre croissant des arrivées en Turquie via la frontière commune avec la Syrie.