L’armée syrienne a repris, ce mercredi, le contrôle d’Idleb, un bastion de l’opposition, dans le nord-ouest du pays. FRANCE 24 a rencontré deux des rares journalistes à avoir pu se rendre sur place.
L’armée régulière syrienne a repris mercredi 14 mars le contrôle total de la ville d'Idleb, l'un des fiefs de la rébellion, située dans le nord-ouest du pays, après quatre jours de bombardements intenses. Très peu de journalistes ont pu se rendre dans la région récemment à cause des restrictions imposées par le régime du président Bachar al-Assad au travail des médias internationaux. Un photographe et un caméraman d’Associated Press (AP) ont cependant pu aller à Idleb. Ils viennent tout juste de rentrer.
Rares témoins extérieurs de l’offensive dans le nord, ces journalistes ont passé 19 jours dans cette ville, jusqu’à l’offensive finale de l’armée de Bachar al-Assad. De retour en Turquie depuis lundi, ils ont envoyé leurs images et photos à leur rédaction. FRANCE 24 les a rencontrés.
Les deux hommes ont quitté Idleb juste avant l'ultime assaut. "Il y avait des bombardements tout le temps sur la vieille ville. Les gens étaient terrorisés. Dans la dernière interview que j’ai faite avec un combattant, il me disait : 'On va tous mourir. Ça va prendre un jour ou deux et on va tous être exterminés'", raconte Ahmed Bahaddou, caméraman.
Malgré les violences, les civils ne fuient pas la ville. Aux journalistes qui les interrogent, ils répondent : "Pourquoi partir si la situation est la même dans les autres villages ?".
Le caméraman et le photographe d'AP savent qu'ils ont assisté à un tournant du conflit, car la chute d'Idleb constitue un nouveau revers pour les rebelles syriens. Il y a moins de deux semaines, Baba Amr, quartier de la ville de Homs, avait déjà été repris par l'armée régulière, après un mois de résistance acharnée.