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Quatre banques américaines sur dix-neuf échouent aux stress-tests

MetLife, Citigroup, Ally et SunTrust ont échoué aux tests de résistance imposés à dix-neuf banques américaines a annoncé, mardi, la Réserve fédérale américaine. Le scénario retenu simulait une récession mondiale.

AFP - La banque centrale des Etats-Unis (Fed) s'est félicitée mardi de la solidité financière renforcée des grandes banques américaines, qui ont dans l'ensemble passé avec succès la version 2012 de ses tests de résistance.

Quinze des 19 plus grandes banques américaines qui étaient soumises à cet exercice ont réussi. MetLife, Citigroup, Ally et SunTrust ont échoué, ne parvenant pas à faire la preuve de leur capacité à maintenir, en cas de nouvelle crise, les ratios de capitaux exigés par le Fed.

Pour la Réserve fédérale, les résultats des tests montrent "que la majorité des plus grandes banques américaines continuerait de satisfaire aux exigences de la réglementation en matière de suffisance de capital, en dépit de pertes vraisemblablement élevées, dans le scénario hypothétique d'une situation économique extrêmement défavorable".

Le scénario auquel étaient soumis les banques et leurs plans d'utilisation du capital était en effet celui d'une récession terrible, semblable, voire plus forte par certains aspects, à celle qui a frappé les Etats-Unis en 2007-2009.

Selon les résultats des tests, le ratio global des fonds propres durs de toutes ces banques passerait de 10,1% au troisième trimestre de 2011 à 6,3% au quatrième trimestre de 2013 - soit plus que les 5% requis - dans le cas où cette hypothèse de récession devenait réalité.

Pour la Fed, les résultats des nouveaux tests de résistance témoignent "d'une augmentation importante du capital" des 19 plus grandes banques américaines au cours des trois dernières années, depuis les premiers tests réalisés par les autorités début 2009, en pleine crise.

La Fed y voit le succès de sa politique consistant à maintenir la bride aux grandes holdings bancaires qu'elle est chargée de contrôler. La Réserve fédérale indique ainsi que les 19 banques ont reversé 15% seulement de leur bénéfice net sous forme de dividendes, contre 38% en 2006.

Selon un haut responsable de la Fed, aucune des quatre banques ayant échoué aux tests de résistance 2012 ne se verra contrainte de lever des capitaux nouveaux, comme cela avait été le cas à l'issue des tests de 2009.

En revanche, a-t-il dit, elles vont devoir présenter à la Réserve fédérale de nouveaux plans d'utilisation du capital, et le succès aux tests de résistance n'implique pas nécessairement que la Fed autorise une banque à aller de l'avant avec tous ses projets de reversement de capital.

Parmi celles ayant réussi, JPMorgan a annoncé une hausse de 20% du dividende trimestriel qu'elle compte reverser aux actionnaires et un nouveau programme de rachat d'actions susceptible d'accroître la rentabilité de son titre.

Wells Fargo a annoncé une hausse de son dividende de 83% et qu'elle rachèterait cette année plus de ses propres actions qu'en 2011, tandis que Goldman Sachs annonçait succinctement avoir été autorisée à revaloriser son dividende et à racheter des actions.

Parmi les recalées, MetLife a jugé les critères retenus mal adaptés à l'activité d'une société de bancassurance comme elle. Troisième banque américaine, Citigroup a pour sa part indiqué qu'elle était contrainte de maintenir contre son gré ses dividendes à leur niveau actuel.

L'Association des banquiers américaine (ABA) a critiqué la méthode consistant à tester des établissements "selon des conditions théoriques bien plus rudes que celles" de la dernière crise, jugeant que cela empêchait "de manière injustifiable" certains d'entre eux de verser des dividendes à leurs actionnaires et que cela risquait d'affaiblir "leur capacité à prêter".