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Les sociaux-démocrates donnés gagnants des élections législatives

Les Slovaques votaient ce samedi pour élire leur Parlement. L'opposition sociale-démocrate, emmenée par l'ancien Premier ministre Robert Fico, est donnée gagnante d'après les premiers sondages sortie des urnes.

AFP - Les Slovaques votaient samedi pour renouveler leur Parlement dans un scrutin anticipé où l'opposition sociale-démocrate est donnée gagnante face à la coalition sortante de centre-droit ébranlée par un scandale de corruption.

Le dernier sondage créditait les sociaux-démocrates (Smer-SD) de l'ex-Premier ministre Robert Fico de 39,7% des intentions de vote, ce qui leur donnerait 75 députés sur 15O au Parlement.

"La Slovaquie a besoin d'un gouvernement pro-européen car elle reçoit de l'UE plus qu'elle ne lui donne", a affirmé M. Fico après avoir voté.

"Si l'UE nous manifeste sa solidarité, notre devoir sera de lui manifester la nôtre", a-t-il ajouté.

Le président Ivan Gasparovic, très proche du parti de M. Fico, a aussi mis en relief la nécessité d'un "gouvernement stable, avec un programme pro-européen".

Dans ce deuxième pays le plus pauvre de la zone euro, où le chômage frappe 13,7% de la population active, le Smer-SD a gagné des points en prônant de nouveaux impôts pour les riches.

Souvent accusé de populisme, M. Fico, 47 ans, veut supprimer la "flat tax" de 19% appréciée des milieux d'affaires, pour augmenter le taux d'imposition à 25% pour ceux dont les revenus annuels dépassent 33.000 euros.

"Nous avons voté pour le Smer-SD et espérons que le gouvernement augmentera nos pensions", ont confié à l'AFP Elena et Ivan, retraités octogénaires.

Avec 10,4% des intentions de vote, les chrétiens-démocrates (KDH) pourraient former avec le Smer-SD une coalition, bien qu'ayant été auparavant l'allié du parti de droite SDKU-DS du Premier ministre sortant Iveta Radicova.

En place depuis juillet 2010, le gouvernement quadripartite a été mis en échec au Parlement en octobre lors d'un vote sur le renforcement du Fonds de secours de la zone euro (FESF).

"Je regrette beaucoup qu'un premier gouvernement non-communiste n'ait pas réussi à mener à bien son programme", a commenté Mme Radicova, décidée à quitter la politique pour devenir maître de conférences à l'Université d'Oxford.

"Les gens décident aujourd'hui (...) de la définition de nouvelles règles de confiance", a-t-elle ajouté, en allusion à une affaire de corruption présumée éclatée en décembre qui frappe surtout la droite.

Mis sur internet par un anonyme, un dossier baptisé "Gorille" a révélé des liens étroits entre des dirigeants politiques et ceux du groupe d'investissement Penta, grâce à des écoutes dans un appartement mises en place par les Services du renseignement (SIS) en 2005-2006.

L'actuel chef de la diplomatie Mikulas Dzurinda, leader du SDKU-DS, était à l'époque Premier ministre.

A la suite de l'affaire, les intentions de vote de tous les partis de droite et centristes sauf le KDH oscillaient autour de 5%, barre requise pour entrer au Parlement.

"Ceci pourrait encourager leurs partisans à se rendre aux urnes", estime l'analyste Grigorij Meseznikov, alors qu'un taux de participation de 45-50% est attendu.

"Peu importe qui gagne, car on ne peut croire personne", a affirmé à l'AFP Marian, un étudiant de 24 ans.

Le scandale pourrait aussi profiter à de nouveaux partis comme "Les Gens Ordinaires" et "Le Mouvement 99%".

A la veille du scrutin, une marche d'un millier de protestataires à Bratislava a dégénéré en heurts avec la police.

Samedi, aucun incident majeur n'a été signalé avant 17H00 GMT. Dans la capitale, un électeur a laissé éclater sa frustration en accusant les membres d'une commission électorale locale d'être des "marionnettes".

Les premières projections de résultats à partir d'un sondage à la sortie des bureaux de vote devraient être communiquées après leur fermeture à 21H00 GMT et les premiers résultats partiels dans la nuit de samedi à dimanche. Les résultats complets sont attendus dimanche vers midi, selon la télévision.