Pékin a admis vendredi que deux tiers des villes du pays présentent une pollution atmosphérique dépassant les normes chinoises, elles-mêmes trois fois plus élevées que celles de l'OMS. Des mesures devraient être mises en place sous peu.
AFP - La Chine a admis vendredi que deux-tiers des villes de son territoire dépassaient le seuil maximum de pollution atmosphérique prévu par les nouvelles normes qui comptabilisent les particules fines, les plus dangereuses pour la santé.
Cédant à la pression populaire, le gouvernement chinois a ordonné mercredi la mise en place d'ici la fin de l'année de mesures de pollution de l'air prenant en compte les particules d'un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns, qui pénètrent plus profondément dans les poumons.
L'obligation de nouvelles mesures de la contamination atmosphérique s'appliquera cette année à toutes les capitales de provinces et de régions ainsi qu'à Shanghai et Pékin, soit 31 agglomérations.
"Après la mise en place des nouvelles normes, deux-tiers des villes de notre nation n'atteindront pas le seuil requis de qualité de l'air", a admis dans une conférence de presse à Pékin Wu Xiaoqing, vice-ministre chargé de la défense de l'environnement.
"Cela prouve l'ampleur du défi auquel nous faisons face", a-t-il ajouté.
Les nouvelles normes chinoises sont censées répondre aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre la pollution atmosphérique dans les pays en voie de développement, mais les limites choisies restent trois fois plus élevées que les objectifs conseillés par l'OMS.
Les autorités ont été fréquemment accusées ces derniers mois de sous-estimer la gravité de la pollution atmosphérique dans les zones urbaines, notamment dans la capitale, Pékin.
La Chine, deuxième économie de la planète et premier marché automobile mondial, voit son environnement menacé par ses très nombreuses industries polluantes, son trafic routier en constante expansion et son laxisme pour protéger les écosystèmes.
En outre le pays tire plus de 70% de son énergie de la combustion du charbon, ce qui en fait le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre.