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Les négociations continuent pour l'évacuation des journalistes blessés à Homs

Les négociations doivent se poursuivre samedi entre la Croix-Rouge et le régime syrien pour l'évacuation des deux journalistes blessés de Baba Amr, à Homs - dont la Française Edith Bouvier. Plusieurs blessés ont pu être évacués vendredi.

AFP - Les négociations doivent reprendre samedi entre la Croix-Rouge internationale, le régime et les opposants syriens pour faire sortir de Homs deux journalistes étrangers blessés et les corps de deux autres tués, après une journée de pourparlers n'ayant pas permis leur évacuation.

L'un des négociateurs à Homs a affirmé que les négociations, interrompues pour la nuit, devaient reprendre samedi matin dans cette ville rebelle du centre de la Syrie, en proie à des bombardements des forces du régime depuis le 4 février.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge arabe syrien (CRAS) ont réussi vendredi pour la première fois à évacuer plusieurs blessés syriens, mais pas les journalistes.

L'Américaine Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l'agence IP3 Press, ont été tués mercredi dans un appartement transformé en centre de presse dans le quartier de Baba Amr, cible principale du pilonnage de l'armée.

La journaliste française Edith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy ont été blessés dans ce même bombardement, et ont appelé dans des vidéos à leur évacuation au plus vite de Baba Amr pour recevoir des soins.

Cependant le régime syrien a accusé vendredi les rebelles d'entraver l'évacuation des journalistes.

"Malgré l'arrivée de nos ambulances et nos efforts (...) auprès des groupes armés à Baba Amr, ceux-ci ont refusé de livrer la blessée et les deux corps, mettant en danger la vie de la Française et entravant le rapatriement des corps", selon une source aux Affaires étrangères.

Plus tôt dans la journée, "trois ambulances entrées à Bab Amr ont évacué sept victimes syriennes et les négociations continuent avec les autorités et les opposants pour tenter d'évacuer toutes les personnes, sans exception, qui ont besoin de soins d'urgence", a dit le porte-parole du CICR à Damas, Saleh Dabbakeh.

Il avait auparavant annoncé que les quatre journalistes occidentaux étaient concernés par cette évacuation.

Le CRAS a de son côté indiqué sur sa page Facebook qu'"outre les sept blessés", il avait également "évacué 20 femmes et enfants" de Baba Amr.

Diplomates et responsables du CICR tentaient de convaincre les rebelles, qui contrôlent Baba Amr, mais surtout les autorités, de faire taire leurs armes pour mener à bien l'évacuation.

"Les ambassades de France, de Grande-Bretagne et de Pologne travaillent durement et en étroite collaboration pour sortir les blessés et les corps des deux journalistes tués", selon un diplomate qui a requis l'anonymat. L'ambassade de Pologne représente les intérêts des Etats-Unis depuis la fermeture de leur ambassade à Damas, a-t-il expliqué.

L'ambassadeur de France, Eric Chevallier, a regagné d'urgence son poste jeudi, plus de deux semaines après avoir été rappelé pour consultations en raison de la répression, a indiqué un diplomate sans toutefois lier son retour aux tentatives d'évacuation.

Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a appelé solennellement Damas à permettre le rapatriement des journalistes, particulièrement Edith Bouvier qui doit être "évacuée le plus vite possible".

Mme Bouvier, reporter pour le quotidien Le Figaro, souffre d'une jambe cassée au niveau du fémur. Un photographe français William Daniels, venu en Syrie pour le Figaro Magazine et le Time Magazine, se trouve avec elle mais n'est pas blessé. Paul Conroy est aussi blessé à la jambe.

Le régime syrien avait rejeté jeudi toute responsabilité dans la mort des deux journalistes, estimant qu'ils étaient entrés sur le territoire clandestinement, "sous leur propre responsabilité". Cependant, le gouverneur de Homs a été mandaté pour aider à leur évacuation.

Après la mort du journaliste français Gilles Jacquier à Homs, le 11 janvier, M. Chevallier s'était rendu dans cette ville pour rapatrier sa dépouille.

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