Le cambriolage a eu lieu dans l'ancien musée d'Olympie (sud), un bâtiment néoclassique baptisé "Musée des Jeux Olympiques" où les bandits ont dérobé des objets antiques en bronze et des poteries. Le ministre de la Culture a présenté sa démission.
AFP - Une soixantaine de pièces antiques ont été volées vendredi dans un musée d'Olympie, berceau des jeux Olympiques, poussant le ministre de la Culture à la démission et attestant des failles dans la protection du patrimoine grec, encore aggravées par la crise économique.
Le vol, bien préparé, a été commis par deux individus cagoulés et armés d'un pistolet, qui ont mis à profit l'heure de battement, entre 06H00 et 07H00 locales (04H00-05H00 GMT) entre les gardes de nuit et de jour, quand le bâtiment n'est protégé que par une alarme, elon le maire d'Olympie, Thymios Kotzias.
A l'arrivée de la gardienne de jour, ils avaient déjà neutralisé le système de sécurité. Ils n'ont eu alors qu'à immobiliser la femme pour s'emparer, dans les vitrines du musée, de 68 pièces anciennes en céramique et bronze, ainsi que d'une bague en or.
"Il faut attendre le directeur du service archéologique de la commune pour avoir plus de détails sur la valeur de ces objets, mais nous parlons de pièces inestimables", a indiqué le maire aux médias.
Dans la foulée, le ministre de la Culture Pavlos Geroulanos a offert sa démission, sur laquelle le Premier ministre ne s'était pas encore prononcé à la mi-journée, a indiqué une source gouvernementale. M. Geroulanos s'est rendu sur les lieux dans la journée.
La police menait une chasse à l'homme vendredi dans la région, dans le nord-ouest du Péloponnèse, pour tenter de retrouver les voleurs.
Le cambriolage a eu lieu dans l'ancien musée d'Olympie, un bâtiment néoclassique baptisé "Musée des Jeux Olympiques" qui se trouve près de la mairie et avait été rénové en 2003, un an avant la tenue des Jeux à Athènes. "C'est la première fois qu'un vol s'y produit", s'est ému M. Kotzias.
Les vestiges les plus réputés du site, berceau des Jeux antiques, sont eux accueillis dans le musée archéologique situé sur le site même d'Olympie, visité par des centaines de milliers de touristes chaque année.
L'affaire intervient quelques semaines après le vol en janvier de trois oeuvres, dont un portrait cubiste de femme dont Picasso avait fait don à la Grèce, et un Mondrian, à la pinacothèque nationale d'Athènes.
Les voleurs s'y étaient introduits en exploitant l'insuffisante surveillance du bâtiment, situé en plein centre de la capitale.
En raison de la crise de la dette qui frappe la Grèce depuis deux ans et de la rigueur draconienne imposé au pays par ses créanciers, UE et FMI, le budget de la culture, à l'instar des autres dépenses publiques, a été considérablement réduit.
"La sécurité était clairement insuffisante... pour un tel trésor", s'est ému le maire.
"Tous les musées ont subi des coupes de personnel, qu'il s'agisse de gardiens ou d'archéologues, les employés ne sont plus assez pour couvrir les besoins", a dénoncé Ioanna Frangou, secrétaire générale du syndicat des contractuels du ministère. Elle a affirmé que quelque 1.500 postes manquaient désormais au niveau national.
Mais bien avant la crise, les musées avaient été victimes dans les années 80 et 90 d'une série de vols, dont l'un retentissant en 1990 à Corinthe, d'où 270 pièces avaient été dérobées.
L'affaire, conclue par l'arrestation des cambrioleurs et la récupération des pièces à Miami, aux Etats-Unis, avec l'aide du FBI, avait "provoqué un sursaut" en matière tant de surveillance des sites que de revendication d'objets volés auprès des musées et collectionneurs fautifs, a souligné auprès de l'AFP le journaliste et expert grec Nikolas Zirganos.
"Mais au vu du relâchement actuel, les trafiquants ont compris que le terrain leur était à nouveau favorable", a-t-il déploré.