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À Roubaix, Eva Joly dévoile son projet présidentiel

Au plus bas dans les sondages, la candidate écologiste a présenté son projet présidentiel ce samedi à Roubaix. Parmi les mesures annoncées: la création d'un million d'emplois par la conversion écologique et la sortie du nucléaire en vingt ans.

REUTERS - La candidate écologiste Eva Joly a tenté samedi de redonner un souffle à sa campagne présidentielle en présentant son projet "l'Ecologie, la solution", en prélude à son premier grand meeting à Roubaix (Nord).

La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a dit vouloir porter "un projet de réconciliation" rompant avec le "quinquennat de division" effectué, selon elle, par Nicolas Sarkozy.

Le rendez-vous de Roubaix était crucial pour l'eurodéputée, tombée entre 2% et 3% dans les sondages, un niveau qui sème le trouble au sein de son parti. "Eva Joly doit-elle persévérer, passer le relais ou abandonner ?", écrit ainsi Libération.

Eva Joly veut porter un "projet de réconciliation"

En introduction de son "projet présidentiel" intitulé "l'écologie, la solution", Eva Joly l'assure : "le projet que je porte, celui des écologistes, est un projet de réconciliation" après un "quinquennat de division".

Son objectif : "réconcilier les Françaises et les Français entre eux", "la France avec la nature et l’environnement", "la France avec l’Europe" et "les Français avec l’avenir par une transition écologique qui prépare le monde de demain".

"Je ne suis pas née écologiste, je le suis devenue, comme beaucoup d'entre vous, prenant conscience des risques que notre mode de développement et de vie fait courir à la planète", écrit-elle en tête de son projet.

Lors d'une conférence de presse, la candidate a affirmé qu'elle était la seule, aujourd'hui, à avoir une vision pour "le monde de demain".

"A gauche, au centre, à droite, qu'ils affichent leurs sympathies écologistes ou qu'ils les aient reniées, nul trace dans leurs propositions, ou si peu, de ce qui conditionne notre avenir à tous", a-t-elle dit.

Dans son livret d'une centaine de mesures, l'ancienne juge d'instruction reprend l'essentiel du projet d'EELV en faveur "d'une transition écologique" et y apporte sa touche personnelle sur une "République exemplaire".

Parmi les mesures phares, figurent la création d'un million d'emplois à l'horizon 2020 notamment par l'économie verte, la sortie du nucléaire en 20 ans avec le développement massif des énergies renouvelables et une taxe carbone avec un "chèque vert" pour les moins favorisés.

Coup de frein à la dissuasion nucléaire

Sur le logement, Eva Joly place la barre très haut avec 500.000 constructions neuves par an et un million de logements rénovés "basse consommation d'énergie" d'ici à 2020. Elle propose également un moratoire de trois ans sur les augmentations de loyer.

En matière d'imposition, la candidate de EELV prône la création de deux nouvelles tranches d'imposition (60% au-delà de 100.000 euros annuels).

La candidate EELV se démarque du candidat du Parti socialiste avec lequel les Verts ont conclu un accord en vue des législatives de juin, en prônant notamment le remplacement du quotient familial par un crédit d'impôt forfaitaire.

Elle propose aussi la retraite à 60 ans sans décote, un revenu minimum pour les jeunes, une tarification progressive de l'électricité, l'augmentation de 50% de tous les minima sociaux pendant le quinquennat.

L'été dernier, sa volonté de supprimer le défilé militaire du 14 juillet avait suscité une vive polémique.

Cette fois, la candidate passe à l'offensive sur le nucléaire militaire en proposant d'arrêter toute modernisation de la force de dissuasion française.

Concernant sa "République exemplaire", Eva Joly promet l'établissement d'un "vrai régime parlementaire" comme dans les autres pays de l'Union européenne, avec la généralisation de la proportionnelle et une parité effective.

Elle entend faire en sorte que les questions migratoires ne dépendent plus du ministère de l'Intérieur et "mettre fin à l'arbitraire" sur les sans-papiers avec des critères objectifs de régularisation.

Elle défend la réforme du mode de nomination des membres du Conseil constitutionnel et réclame la mise en place de "class actions", des procédures collectives pour les consommateurs, rendues indispensables dans "cette période de multiplication des scandales sanitaires".