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EXCLUSIF - La Syrie interdite

Depuis le début de la contestation, le régime de Damas réprime dans le sang et sans témoin ceux qui osent contester son autorité. Nos reporters Adel Gastel et Karim Hakiki sont entrés clandestinement dans le pays. Pendant plusieurs jours, ils ont partagé le quotidien de la population et des soldats de l’Armée syrienne libre.

Pour arriver en Syrie nous avons joué les funambules. D’abord sur les crêtes des montagnes entre la Turquie et la Syrie. Avancer dans le noir avec 15 cm de neige. Après deux heures de marche en silence, nous faisons halte dans une maison en ruine, au milieu de nulle part.

Le plus difficile est derrière nous et le plus dangereux est devant. Nous allons bientôt quitter la montagne pour rejoindre la route principale qui va à Alep.

Soudain, une silhouette. Une ombre s’avance vers nous. Nous sommes figés sur place, aussi immobiles que les vieilles pierres qui nous servent d’abris.

C’est le premier combattant de l’Armée syrienne libre que nous rencontrons sur le terrain. C’est lui qui va nous faire franchir les lignes de l’armée de Bachar. Il porte autour du coup un vieux fusil mitrailleur. Il a d’ailleurs vendu son unique vache pour se procurer cette arme immémoriale.

Pas le temps de traîner : il faut partir, changer de voiture trois fois pour enfin atteindre Binnich, dans la région d’Idlib, notre lieu de tournage.

L’armée régulière quadrille le secteur du Jebel Zawia. Une fois sur place, nous nous déplaçons avec l’Armée libre en évitant d’être pris dans cette toile d’araignée…

Tourner vite, se déplacer en permanence pour éviter de se faire repérer : c’est comme cela que nous avons travaillé et que nous avons réussi à passer entre les mailles des filets des services de sécurité de Bachar al-Assad.