Les syndicats ont appelé à une mobilisation de 48 heures pour protester contre l'accord conclu par les partis politiques grecs jeudi, prévoyant notamment une réduction du salaire minimum de 22 % et 15 000 licenciements dans le secteur public.
AFP - Les syndicats grecs ont entamé vendredi une grève de 48 heures contre les nouvelles mesures de rigueur réclamées de plus en plus fermement par les créanciers du pays, l'UE et le FMI, et qui doivent en principe être soumises au vote du parlement dimanche.
itContre ce programme d'austérité qui s'annonce comme "le tombeau de la société grecque", les centrales du privé GSEE (700.000 adhérents) et du public Adedy (350.000) ont appelé à des rassemblements vendredi et samedi place Syntagma, théâtre de mobilisations contre l'austérité depuis deux ans, souvent violentes.
Dans la capitale privée de bus, métro et trolley, où seul le train électrique reliant la banlieue du nord au Pirée fonctionnait, les manifestants ont commencé vers 11h30 (09h30 GMT) à rallier le centre bouclé par les forces de l'ordre.
Des manifestations sont également prévues dans d'autre villes du pays, notamment à Salonique (nord).
Les bateaux sont restés à l'ancre en raison de la participation des marins à cette grève. Fonction publique, ministères et hôpitaux étaient au ralenti.
Toutefois, les transports aériens n'étaient pas touchés.
Cette grève est la deuxième de la semaine : les syndicats avaient également observé mardi une mobilisation de 24 heures qui a surtout touché les transports et la fonction publique.
Les syndicats ont annoncé cette mobilisation en réaction à l'accord laborieusement trouvé par les trois partis gouvernementaux sur un nouveau train de mesures prévoyant notamment la réduction de 22% du salaire minimum, des coupes dans les retraites et de licenciements de 15.000 personnes dans le secteur public.
Ces mesures provoquent des divisions au sein même des partis de coalition, les socialistes (Pasok), la droite (Nouvelle-Démocratie) et l'extrême droite (Laos), dont les députés doivent endosser la reponsabilité du vote de ces mesures impopulaires qui devrait en principe intervenir au Parlement dimanche soir.
Le porte-parole du Pasok, Panos Béglitis, a reconnu vendredi qu'il y avait "un climat négatif" au sein du groupe parlementaire en raison des "politiques de chantage" de l'Europe.
Toutefois, M. Béglitis a souligné que "le défi actuellement était le maintien du pays dans la zone euro à tout prix car certains ont comme objectif de nous exclure".
De son côté, le chef du parti de la droite, Antonis Samaras, a demandé des élections anticipées. Le dirigeant d'extrême droite, Georges Karatzaféris, menace de ne pas voter les mesures.