Le constructeur Opel, qui emploie 26 000 personnes en Allemagne, a besoin de 3,3 milliards d'euros d'aides publiques pour survivre, selon la maison mère américaine General Motors. Laquelle envisage de fermer plusieurs sites dans le pays.
AFP - Une autonomie accrue pour Opel et 3,3 milliards d'euros d'aides publiques: le constructeur General Motors a présenté vendredi les grands axes du plan de sauvetage de sa filiale allemande, très attendu par le gouvernement.
Pour survivre, Opel, qui emploie près de 26.000 personnes en Allemagne, a besoin de 3,3 milliards d'euros des pouvoirs publics, de 3 milliards de sa maison-mère américaine et de réaliser seul environ 1 milliard d'économies.
"Nous avons besoin des trois parties du plan" pour en garantir le succès, a prévenu Carl-Peter Forster, le patron des activités européennes de GM, à l'issue d'un conseil de surveillance d'Opel, organisé à Rüsselsheim, près de Francfort (ouest).
Aucune décision n'a été encore été prise sur un plan social ou une fermeture de site, a indiqué le dirigeant au cours d'une conférence de presse. "Mais c'est un fait que nous nous trouvons dans une situation économique exceptionnelle et que nous devons éventuellement envisager des fermetures de sites", a-t-il dit, cité dans un communiqué.
Selon la presse, l'usine de Bochum (ouest) serait menacée, et celle d'Eisenach (est) pourrait être vendue.
Parallèlement, GM Europe a ouvert la voie à une autonomie d'Opel vis-à-vis de sa maison-mère. "Les activités d'Opel en Europe" seront regroupées au sein d'une entité indépendante, a annoncé M. Forster.
GM Europe reste "ouvert" à des partenariats et des participations de tiers mais insiste pour que Opel reste dans le groupe, selon son patron.
Il a ainsi en partie répondu à une revendication martelée par les syndicats, qui jugent GM responsable de la débâcle financière d'Opel. "Après 80 ans, GM est prêt à céder des parts d'Opel", s'est ainsi félicité Klaus Franz, responsable du comité d'entreprise européen, au cours de la même conférence de presse.
Klaus Franz demande que l'entité autonome Opel soit transformée en "SA", une société par actions permettant l'entrée de partenaires extérieurs au capital. Mais au total, le plan de sauvegarde est "tout à fait viable", selon lui.
GM Europe a promis de le présenter dès lundi au gouvernement allemand. "Je me réjouis qu'un concept soit maintenant disponible. Nous allons statuer sur sa viabilité à partir de lundi", a de son côté réagi le ministre de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg.
Il a aussi prévu une conférence téléphonique samedi avec les quatre Etats régionaux concernés par les sites Opel.
Car le temps presse pour Opel: "le risque d'une faillite inutile stupide n'est pas encore écarté", a réagi Armin Schild, responsable du syndicat de la métallurgie IG Metall et membre du conseil de surveillance d'Opel.
Jusqu'à présent, Opel était totalement dépendante de sa maison-mère en déroute. "Opel n'a même pas de compte bancaire, tous les paiements passent par GM", selon Peter Giessen, membre du comité d'entreprise (CE) du site de Rüsselsheim.
Et c'est précisément cette dépendance qui alimente depuis des semaines la méfiance du gouvernement allemand: Berlin refuse de donner le moindre euro qui risquerait de renflouer la maison-mère aux Etats-Unis.
Berlin discute depuis fin novembre d'une aide pour Opel, et privilégie l'hypothèse d'une garantie publique pour ses crédits à celle d'une participation de l'Etat au capital.
GM emploie au total 55.000 personnes environ en Europe, notamment en Grande-Bretagne, Belgique, Espagne et Pologne. Environ 80% de son activité y est liée à Opel.
Il a déjà amorcé la séparation totale d'avec son autre marque européenne, la suédoise Saab.