Ce mardi, Air France a été contraint d'annuler la moitié de ses vols long-courriers et un tiers de ses courts et moyens courriers. C'est le deuxième jour d'une mobilisation contre un projet de loi sur le droit de grève dans le transport aérien.
AFP - Le trafic aérien est perturbé mardi, notamment les vols long courrier, au deuxième jour de la grève contre la volonté du gouvernement d'introduire un encadrement plus strict du droit de grève dans l'aérien, Air France ayant été contrainte à des annulations de dernière minute.
En début de journée mardi, plusieurs ont été annulés "à chaud" au terminal 2F de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, a constaté une journaliste de l'AFP.
Neuf vols court, long ou moyen courrier d'Air France, principale compagnie touchée par la grève, étaient affichés comme annulés entre 7H15 et 10H20, à destination de Milan, Alger, Marseille et Sofia, notamment. Lundi, à la même heure, quatre vols seulement avaient été annulés "à chaud".
A Orly, deux vols étaient annulés "à chaud", selon une source aéroportuaire.
A Nantes par exemple, 3 vols au départ sur les 9 prévus entre 7H et 10H ont été annulés (Nice, Paris, Marseille), ainsi que deux arrivées de Marseille et Clermont-Ferrand.
Air France a prévu d'assurer mardi seulement 50% de ses vols long courrier et 70% de ses court et moyen courrier, activité de ses filiales incluse (Régional, Brit Air).
Les perturbations touchent aussi d'autres compagnies, comme easyJet, qui avait dû annuler plusieurs vols au départ de France la veille.
Tous les syndicats de l'aérien avaient déposé avant Noël des préavis appelant à se mobiliser du 6 au 9 février pour s'opposer à une proposition de loi, finalement votée en première lecture le 24 janvier par les députés.
Le texte veut notamment imposer aux grévistes des préavis individuels 48 heures avant le début d'un conflit. Le gouvernement invoque "un progrès pour le droit des passagers" moyennant des prévisions de trafic affinées.
Les syndicats dénoncent eux une atteinte au droit de grève, sans le créditer d'une amélioration du dialogue social.
Chez Air France, il survient alors qu'une grande majorité des accords d'entreprise vont être dénoncés par le PDG, Alexandre de Juniac, résolu à une large remise à plat avace pour objectif de gagner en productivité et de renouer avec la rentabilité.
La proposition de loi du député UMP Eric Diard impose aussi aux grévistes d'annoncer son intention de reprendre le travail 24 heures à l'avance et aux compagnies de communiquer des prévisions de trafic 24 heures en amont.
L'examen au Sénat est prévu le 15 février, avant un retour devant les députés.
Si les préavis ont été déposés par l'ensemble des syndicats - pilotes, hôtesses et stewards, personnel au sol et prestataires - il reste que les pilotes sont aux avant-postes de la mobilisation.
Selon le syndicat très majoritaire, le SNPL, plus de 50% des pilotes programmés lundi chez Air France étaient grévistes, chiffre que la direction n'a pas souhaité commenter.
"La mobilisation va aller crescendo et le réservoir de non grévistes va s'amenuiser, ce qui va obliger Air France à annuler plus de vols à partir de mardi", a pronostiqué le président national du SNPL, Yves Deshayes.
Selon lui, le SNPL, reçu la semaine dernière au ministère des Transports, a essuyé une fin de non recevoir à ses demandes d'amender substantiellement le texte, et notamment d'abandonner le préavis individuel.
Lundi, le trafic avait été perturbé, mais Air France avait limité les annulations "à chaud" en remplaçant les grévistes par des non-grévistes.
La compagnie informe ses clients en continu sur le trafic, les prévenant par mails et SMS des retards et vols annulés, pour leur éviter de rejoindre l'aéroport inutilement.
Air France invite les passagers à reporter leur voyage après vendredi, la grève devant pendre fin jeudi soir.