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Invité de l’entretien de FRANCE 24 - RFI à l’occasion de sa visite d’État à Paris, le président ivoirien Alassane Ouattara a tenu à réaffirmer que son "pays est en paix et en sécurité", invitant les entreprises françaises à de nouveau investir.

Huit mois après son accession au pouvoir, Alassane Ouattara a effectué sa première visite de chef d’État en France, où il a été accueilli en grande pompe par son "ami de vingt ans" Nicolas Sarkozy.

"La page est tournée, l’État de droit est en place en Côte d’Ivoire", a déclaré le président ivoirien lors de l’Entretien de France24-RFI. "Le pays est en paix, le pays en sécurité". Alassane Ouattara s’est voulu ferme et rassurant sur son pays qui a traversé plus de dix ans de crises politiques meurtrières.

Le chef d’État ivoirien a accédé au pouvoir en mai 2011, grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements décisifs de la France et de l'ONU qui ont mis un terme à deux semaines de guerre. L’ancien président Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite au scrutin présidentiel de novembre 2010. Près de 3000 personnes sont mortes durant ces violents affrontements.

"Il n’y aura pas d’impunité"

Interrogé sur la commission d’enquête chargée d’établir les responsabilités sur les crimes commis pendant cette période post-électorale, Alassane Ouattara a tenu à réaffirmer qu’"il n’y aura[it] pas d’impunité". "Tous les citoyens ivoiriens seront traités de la même façon", a-t-il indiqué en attendant le rapport de la commission.

Pour l’heure, il n’a pas été décidé si les criminels seraient jugés en Côte d’Ivoire ou à La Haye. "Je préfère que la justice se fasse en Côte d’Ivoire", a-t-il indiqué alors que Laurent Gbagbo a été écroué à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. "Pour Laurent Gbagbo, c’est différent, a-t-il commenté. Quelle que soit la décision, la justice serait accusée de ne pas être indépendante".

Accord de défense

Nicolas Sarkozy, seul chef d'État occidental à avoir assisté à l'investiture d'Alassane Ouattara en mai 2011, a renouvelé le soutien de la France à la reconstruction et à la réconciliation en Côte d'Ivoire, concrétisé par la signature d'un nouvel accord de défense "transparent". "Le traité de partenariat de défense sera soumis au Parlement français et au Parlement ivoirien, a-t-il précisé. Il n’y aura donc pas de clause secrète". La force française Licorne, qui comptait 2 000 soldats pendant la crise de 2010, sera réduite à terme à 300 militaires chargés de la formation des forces ivoiriennes, de l'appui à l'ONU et de la protection des ressortissants français.

À l’occasion de sa visite, le président Alassane Ouattara a également exhorté les entreprises françaises à revenir en Côte d'Ivoire. "Il est temps de revenir rapidement", a-t-il lancé sur l’antenne de FRANCE24. .

Hors pétrole, la France est le premier partenaire économique de la Côte d'Ivoire, première puissance économique d'Afrique de l'Ouest francophone. Même durant les années de tension avec Laurent Gbagbo, les entreprises françaises, des PME aux grandes entreprises telles que Bolloré, ont toujours été implantées à Abidjan. Les entreprises françaises contribuent pour 30 % au PIB ivoirien et pour 50 % à ses recettes fiscales.

  (Crédit photo : crédits : EPP/Lionel Guericolas)