Des manifestations dans plusieurs villes chiites de Bahreïn ont tourné à l'affrontement entre protestataires et forces de l'ordre. Le ministère de l'Intérieur déplore 41 blessés parmi les policiers, mais ne délivre aucun chiffre pour les civils.
AFP - Des affrontements ont opposé la police et des manifestants dans plusieurs localités chiites de Bahreïn où 41 policiers et plusieurs manifestants ont été blessés, ont indiqué mercredi les deux bords.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a affirmé que la police anti-émeutes avait été attaquée mardi soir par "des hommes et des femmes masqués" et armés de pierres et de cocktails Molotov, notamment à Duraz, Sanabis, Dair et Al-Ekr.
Ces attaques "reflètent une grave escalade dans les tactiques violentes de groupes et individus qui soutiennent l'opposition", a ajouté le ministère, faisant état d'au moins 41 policiers blessés.
Auparavant, le chef de la sécurité générale Tarek al-Hassan, cité par l'agence officielle BNA, avait indiqué que "des groupes de saboteurs ont bloqué des routes dans plusieurs villages mardi soir et commis des actes terroristes", utilisant notamment "des cocktails Molotov".
Plusieurs saboteurs ont été arrêtés", a ajouté le responsable.
Selon Matar Matar, un dirigeant du principal mouvement de l'opposition chiite, al-Wefaq, des affrontements ont eu lieu dans au moins quatre villages chiites.
Plusieurs personnes ont été blessées, dont un jeune homme grièvement atteint à la tête par l'explosion d'une grenade lacrymogène, a précisé M. Matar à l'AFP.
Le 31 décembre, un adolescent avait été tué par une grenade lacrymogène qui lui avait explosé au visage, selon al-Wefaq. Le gouvernement avait alors annoncé qu'une enquête aurait lieu pour éclaircir les circonstances de sa mort.
M. Matar a indiqué que les violences de mardi soir étaient intervenues après des appels à "affronter" les forces de sécurité lancés par des activistes via les réseaux sociaux.
Des vidéos mises en ligne sur le site d'al-Wefaq ont montré des membres de la police anti-émeute dispersant violemment des manifestants dans les villages chiites de Sitra et Bani Jamra, aux environs de Manama.
Les manifestations menées par des opposants chiites ont repris ces dernières semaines dans ce petit royaume gouverné par une dynastie sunnite.
La tension est restée vive à Bahreïn depuis que le gouvernement a violemment réprimé en mars un mouvement de contestation né un mois auparavant.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu'ils déplaçaient les membres du personnel de leur ambassade de Bahreïn ainsi que leurs familles, pour des raisons de sécurité.