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Le TPIY acquitte l'ex-président serbe Milan Milutinovic

Accusé de crimes contre l'humanité, l'ex-président serbe a été déclaré non coupable par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. La chambre a condamné cinq de ses coaccusés à des peines de 15 à 22 ans de prison.

AFP - Le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie a acquitté jeudi l'ancien président serbe Milan Milutinovic et a condamné à des peines allant de 15 à 22 ans de prison ses cinq co-accusés pour leur rôle dans la guerre du Kosovo (1998-1999).

"La chambre vous estime, Milan Milutinovic, non coupable (...) et ordonne que vous soyez immédiatement libéré", a déclaré le juge Iain Bonomy. M. Milutinovic, 66 ans, était accusé de déportation, transferts forcés, meurtres et persécutions, des crimes contre l'humanité et de guerre.

"La chambre a estimé qu'en tant que président de la Serbie, Milutinovic n'avait pas de contrôle individuel direct" sur les forces combattant la rébellion de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) durant la guerre.

L'Armée yougoslave (VJ) et les forces de police serbes "ont causé la départ du Kosovo d'au moins 700.000 Albanais kosovars pendant une période de courte durée, entre mars et juin 1999", alors que l'Otan bombardait la Serbie et le Kosovo, a rappelé le juge.

"Dans la pratique, c'était (Slobodan) Milosevic (...) qui exerçait le véritable commandement", a-t-il poursuivi. L'ancien président yougoslave est mort en mars 2006 dans sa cellule à La Haye avant la fin de son procès devant le TPI, dans lequel la guerre du Kosovo avait été largement abordée.

Le juge a rappelé les relations personnelles parfois très étroites entre Slobodan Milosevic et certains des autres accusés, comme l'ancien vice-Premier ministre de la République fédérale de Yougoslavie (RFY) Nikola Sainovic.

M. Sainovic a été condamné à une peine de 22 ans de prison, de même que Nebojsa Pavkovic, ancien chef de l'état-major de l'armée yougoslave, et Sreten Lukic, ancien chef des forces de police serbes au Kosovo, pour meurtres, déportations, transferts forcés et persécutions, des crimes contre l'humanité et de guerre.

Deux autres accusés, Dragoljub Ojdanic, autre ancien chef de l'état-major de la VJ, et Vladimir Lazarevic, qui dirigeait les opérations de la VJ autour de la capitale du Kosovo, Pristina, ont été condamnés chacun à 15 ans de prison, pour déportations et transferts forcés.

Le procureur avait requis des peines allant de 20 ans à la réclusion à perpétuité.