Lea nouveau groupe né de la fusion entre la Caisse d'épargne et la Banque populaire devrait officiellement voir le jour ce jeudi, alors que la polémique sur la nomination de François Pérol (à droite sur la photo) à sa tête bat son plein.
AFP - Les groupes Banque Populaire et Caisse d'Epargne dévoilent jeudi leur fusion, une opération accélérée par l'Elysée qui a imposé, dans la polémique, le nouveau patron et l'entrée de l'Etat au capital de la future deuxième banque française.
Le secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol, a été nommé mercredi "à l'unanimité" à la tête de Banque Populaire, première étape avant son arrivée à la direction du nouvel ensemble, a annoncé mercredi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
Jeudi, les Caisses d'Epargne doivent décider également de porter à leur tête le conseiller de l'Elysée, dont la nomination est critiquée par une partie de la classe politique.
L'Elysée a reconnu que la commission de déontologie de la fonction publique ne s'était pas prononcée, comme l'avait laissé entendre Nicolas Sarkozy, sur cette nomination, mais que l'accord avait été obtenu "via une lettre du président de la commission Olivier Fouquet".
M. Pérol devrait diriger les deux groupes mutualistes en parallèle avant de prendre la présidence du directoire du nouvel ensemble, lorsque la loi aura entériné la fusion, d'ici cet été.
Sur les modalités de fusion, "l'Etat a la possibilité de rentrer au capital à concurrence de 20% dans un délai de trois ans" dans la future deuxième banque française, après le Crédit Agricole, a indiqué la ministre de l'Economie.
L'Etat devrait injecter environ 5 milliards d'euros dans le futur groupe.
Banque Populaire et Caisse d'Epargne, qui dévoileront également leurs résultats jeudi, ont souffert de la crise financière, en particulier leur filiale commune, la banque de financement et d'investissement Natixis.
Banque Populaire devrait avoir perdu 300 millions d'euros en 2008, selon des informations de presse, et la Caisse d'Epargne, près de deux milliards d'euros.
En matière stratégique les orientations de ce géant aux 35 millions de clients restent floues, d'autant qu'un nombre important d'actifs vont être laissés en dehors du périmètre fusionné, essentiellement parce que les deux groupes n'ont pu s'entendre sur leur valorisation.
La question de l'emploi au sein de ce groupe de près de 100.000 salariés se pose également, cela même si les deux réseaux devraient continuer à coexister indépendamment l'un de l'autre.