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L'UE annonce de nouvelles sanctions contre le régime

L'Union européenne va adopter de nouvelles sanctions contre la Syrie. Ces mesures restrictives visent 22 personnes et huit organisations ou entreprises supplémentaires. La décision sera entérinée lundi à Bruxelles.

AFP - L'Union européenne a décidé mercredi d'imposer de nouvelles sanctions au régime syrien en raison de la poursuite de la répression mais le Conseil de sécurité de l'ONU, divisé, n'est pas parvenu à s'entendre sur un projet de résolution sur la Syrie.

Les pays de l'UE ont décidé d'adopter de nouvelles sanctions contre la Syrie frappant 22 personnes et huit organisations ou entreprises supplémentaires en raison de la poursuite de la répression, ont indiqué mercredi des sources diplomatiques à l'AFP.

La décision a été prise au niveau des diplomates représentant les pays de l'UE à Bruxelles et doit être formellement entérinée lundi lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles.

"Tant que la répression continuera, nous durcirons nos mesures restrictives", a souligné l'une des sources.

Le régime syrien annonce une "amnistie" générale

Le président syrien Bachar al-Assad a promulgué une "amnistie générale pour les crimes commis pendant les événements" qui secouent le pays depuis le 15 mars, a annoncé dimanche l'agence officielle Sana.

"Le président Assad a promulgué un décret stipulant une amnistie générale pour les crimes commis pendant les évènements, entre le 15 mars 2011 et le 15 janvier 2012", a indiqué Sana sans donner plus de détails.


Les mesures porteront sur des gels d'avoirs et des interdictions de visa en Europe, afin d'allonger encore les listes noires existantes.

Il s'agira du onzième train de sanctions européennes. Au total, à ce jour, environ 120 personnes et organisations liées au régime font l'objet de sanctions de l'Union européenne.

Entre-temps, à l'ONU, les discussions des 15 pays membres du Conseil de sécurité sur un projet de résolution russe ont duré plus de quatre heures mardi, sans qu'ils n'approchent d'un accord, selon des diplomates à New York.

Moscou, traditionnel allié de Damas, campe sur sa position, réaffirmant son opposition à toute sanction contre la Syrie et à l'éventuel envoi de troupes étrangères dans ce pays.

"Nous ne soutiendrons aucune sanction" contre Damas, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, prévenant que son pays usera de son veto pour bloquer toute proposition autorisant une intervention militaire en Syrie, après des déclarations en ce sens de l'émir du Qatar samedi.

A l'issue d'une rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie à Washington, le président Obama a dénoncé des "niveaux de violence inacceptables" en Syrie, où plus de 5.000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte à la mi-mars 2011, selon une estimation de l'ONU.

"Nous allons continuer nos consultations étroites avec la Jordanie pour créer le genre de pression internationale qui encourage le régime syrien actuel à se retirer pour qu'un processus et une transition plus démocratiques puissent se produire en Syrie", a encore assuré M. Obama.

Sur le terrain, les exactions du régime se poursuivaient sans relâche mercredi contre les protestataires pacifiques.

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), deux civils ont encore été tués mercredi par les tirs de l'armée et des milices pro-régime, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ajoutant que trois civils, dont un enfant ont été blessés par des tirs aveugles dans cette même région.

En outre, des affrontements se déroulaient en milieu d'après-midi entre l'armée et des groupes de déserteurs dans la localité de Kafar Takharim après que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants blessant quatre d'entre eux.

Entre-temps, des véhicules militaires transportant des centaines de soldats ont pris position à une entrée de la ville de Maaret al-Nomane.

A Homs (centre), bastion de la contestation, différents quartiers ont été "pilonnés à la mitrailleuse lourde".

Au nord-est de Damas, "les chars et les transports de troupes se trouvaient toujours aux alentours" de la ville de Zabadani, devenue place forte de la révolte populaire, a affirmé à l'AFP le chef de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

Il a indiqué que le pilonnage de cette ville située à 45 km au nord-est de la capitale qui se poursuivait depuis six jours, "a diminué aujourd'hui".

"L'armée syrienne, déployée dans le périmètre de Zabadani, avait essuyé de lourdes pertes humaines et matérielles ces derniers jours", selon le chef de l'OSDH.

Sur le plan politique, les Frères musulmans ont refusé une offre transmise par l'Iran pour diriger un gouvernement en échange du maintien au pouvoir du président Assad, a affirmé le numéro deux du mouvement en Syrie, Mohammad Farouk Tayfour, dans un entretien au quotidien panarabe Al-Hayat.

"Il est de la responsabilité de la communauté internationale de protéger les civils, en instaurant des couloirs de sécurité", comme l'avait demandé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a-t-il poursuivi.

"Il faut s'adresser à la Ligue arabe pour qu'elle publie un rapport et le transfère au Conseil de sécurité" de l'ONU, a affirmé en outre le dirigeant islamiste interviewé à son bureau à Istanbul, accusant le régime de "pousser (la révolte) vers la militarisation et le confessionnalisme".