La dernière phase des élections de la chambre basse égyptienne se déroule ce mardi et mercredi. Les Frères musulmans apparaissent comme les grands vainqueurs de ces législatives : ils devraient remporter 41 % des sièges de l'Assemblée du peuple.
REUTERS - Les islamistes vont tenter de conforter leur domination dans l’Egypte de l’après-Moubarak lors de la dernière phase des élections législatives à la chambre basse, qui se déroule mardi et mercredi.
Le processus électoral a été assombri par la décision d’un parti libéral de boycotter l’élection fin janvier de la chambre haute pour protester contre des irrégularités.
Interdits sous le régime d’Hosni Moubarak, les Frères musulmans apparaissent comme les grands vainqueurs des premières élections libres organisées depuis le renversement de l’ancien dirigeant le 11 février dernier.
La formation créée par la confrérie musulmane, Liberté et Justice, devrait remporter 41% des 498 sièges de l’Assemblée du peuple. Au total, les Frères musulmans et le parti salafiste d’Al Nour devraient occuper 60% des sièges de la chambre basse.
Le second tour de la troisième phase des élections des députés vise à désigner 11% des sièges restants au sein de l’Assemblée du peuple, selon les chiffres des Frères musulmans.
Plusieurs circonscriptions qui avaient voté au premier tour de cette dernière phase le feront de nouveau après l’invalidation du scrutin en raison d’irrégularités ou de problèmes logistiques.
Une fois l’assemblée élue, un nouveau cycle de scrutins désignera les membres de la Choura, la chambre haute du parlement.
La forte percée des islamistes lors des deux premières phases a provoqué la consternation du parti libéral Wafd et de la coalition du Bloc égyptien, largement distancés dans les scrutins.
Image modérée
Le parti des Egyptiens libres (FEP), cofondé par le magnat des télécoms Naguib Sawiris, a annoncé son intention de boycotter les élections à la Choura pour protester contre des violations commises, selon lui, par les partis islamistes lors des premières phases.
« Le processus est devenu une compétition religieuse plus qu’une compétition électorale, ce qui revient à forger une sensibilité dont les effets sur les résultats ne sont ni plus ni moins semblables à ce qui se passait auparavant », estime le FEP dans un communiqué.
Soucieux de préserver leur image d’islamistes modérés, les Frères musulmans se sont tenus à l’écart des manifestations réclamant en novembre et décembre le départ du pouvoir du Conseil suprême des forces armées (CSFA).
Face à l’inquiétude suscitée par la montée des partis islamistes dans le pays, ils ont assuré qu’ils ne feraient rien pour affaiblir l’économie ou provoquer le chaos social.
« Jusqu’à présent, nous avons commencé des consultations limitées pour recueillir les positions des blocs, des groupes parlementaires et des différents partis mais je n’annoncerai pas ces alliances avant la formation du nouveau parlement », a déclaré Essam al Erian, vice-président du parti Liberté et Justice.
Selon la loi électorale en vigueur, deux tiers des députés sont désignés via un scrutin de listes, le dernier tiers étant attribué à titre individuel.
La première phase de l’élection à la Choura se tiendra les 29 et 30 janvier et un second tour est prévu le 7 février. La deuxième phase se déroulera les 14 et 15 février et le second tour de cette seconde phase est fixé au 22 février.
Le nouveau parlement aura comme première tâche de nommer les 100 membres de l’assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution définissant les pouvoirs du président et du parlement dans la nouvelle Egypte.
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