Le chef des observateurs en Syrie, chargé de veiller à l'application du plan arabe de sortie de crise, a présenté dimanche au Caire un premier rapport à la Ligue arabe dans lequel il demande la poursuite de cette mission, malgré les critiques.
AFP - La Ligue arabe s'est prononcée dimanche pour la poursuite et le renforcement de sa mission d'observateurs en Syrie, malgré les critiques la visant, selon un communiqué de cette organisation.
Le comité ministériel de la Ligue en charge du dossier syrien a décidé de "donner aux observateurs le temps nécessaire pour poursuivre leur mission conformément au protocole", après avoir examiné le premier rapport du chef des observateurs, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi.
Le protocole arabe accepté par le pouvoir syrien prévoit, outre la mission d'observation, l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.
Le comité, à l'issue d'une réunion au Caire, où siège l'organisation panarabe, a également "appelé le gouvernement syrien et tous les groupes armés à cesser immédiatement tous les actes de violence et de s'en prendre à des manifestants pacifiques".
"En dépit d'un progrès partiel dans la mise en oeuvre des engagements acceptés par le gouvernement syrien, le comité appelle (Damas) à un arrêt complet et immédiat" de la violence", poursuit le texte.
Le communiqué appelle au renfort financier, logistique et en effectifs de la mission, forte actuellement de 163 personnes sur le terrain, et souhaite la poursuite de la coordination avec l'ONU pour le renforcement de ses "capacités techniques".
Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, qui présidait la rencontre, a déclaré à la presse que le rapport montrait "que les meurtres ont diminué", mais, a-t-il ajouté, "un seul mort est un mort de trop".
Le responsable qatari a ajouté que la Ligue espérait augmenter le nombre des observateurs sur le terrain à quelque 300.
Ce rapport intervient alors que les appels se sont multipliés pour que le dossier syrien soit transféré à l'ONU.
L'opposition syrienne a ainsi accusé les observateurs d'être "manipulés" par le régime du président Bachar al-Assad et la Ligue de s'être montrée incapable de faire cesser les violences.
Samedi, en Syrie, vingt-et-un civils ont trouvé la mort dans de nouvelles violences. Parmi les victimes, dix-sept sont tombées sous les balles des forces de sécurité et quatre par une roquette visant des partisans du président Bachar Al-Assad. (avec AFP)
Les premiers observateurs ont entamé leur mission le 26 décembre à Damas, tandis que la dernière délégation en date est arrivée samedi, en provenance de Jordanie, pour surveiller l'application d'un plan arabe de sortie de crise prévoyant en premier lieu l'arrêt des violences.
La Syrie est en proie depuis la mi-mars à un mouvement de contestation réprimé dans le sang, qui tend à se transformer en conflit armé entre l'armée et des soldats dissidents ayant notamment rejoint l'"Armée syrienne libre".