
En décembre, 200 000 emplois ont été créés aux États-Unis soit deux fois plus qu'en novembre. Parallèlement, le taux de chômage a reculé, passant de 9,1% en septembre à 8,5% en décembre, le taux le plus bas depuis février 2009.
REUTERS - Le marché du travail aux Etats-Unis a bénéficié en décembre d'une croissance solide qui a ramené le taux de chômage à 8,5%, son plus bas niveau depuis près de trois ans, et apporte une nouvelle preuve de l'accélération de la reprise économique.
Les statistiques publiées vendredi par le département du Travail montrent 200.000 créations d'emploi non agricole, le chiffre le plus élevé en trois mois, supérieur de 50.000 au consensus des estimations d'économistes.
Le taux de chômage a parallèlement reculé à 8,5%, son plus bas niveau depuis février 2009, contre 8,7% (chiffre révisé à la hausse) en novembre.
Les chiffres révisés des créations d'emplois d'octobre et novembre montrent toutefois 8.000 créations de postes de moins qu'annoncé auparavant.
L'enquête auprès des ménages qui sert de base au calcul du taux de chômage, indépendante des statistiques des créations de postes, fait ressortir une hausse de l'emploi et une légère diminution de la population active, qui a contribué à la baisse
du taux de chômage.
Plusieurs indicateurs publiés ces derniers jours avaient nourri l'espoir de voir s'amplifier la reprise du marché du travail en montrant une diminution des demandes d'indemnisation chômage, une forte hausse des créations de postes dans le
secteur privé (enquête ADP) et une baisse des intentions de licenciements. (Voir )
Mais l'économie américaine, la première du monde, doit encore atteindre un niveau de création d'emplois plus élevé encore et sur une période prolongée pour faire maigrir
sensiblement les rangs des plus de 20 millions de personnes sans travail ou sous-employées.
DÉCOUPLAGE ENTRE ÉTATS-UNIS ET ZONE EURO
Les Etats-Unis restent en outre exposés au double risque de l'impact de la crise de la dette en zone euro sur la croissance mondiale et des tensions avec l'Iran, susceptibles d'alimenter la hausse des cours du pétrole.
"Les statistiques (de vendredi) vont nourrir la confiance dans la capacité des Etats-Unis à se détacher des difficultés de (la zone euro) tant qu'elles n'ont pas d'impact direct sur les
institutions financières américaines conduisant à un ralentissement marqué du crédit", estime Alan Ruskin, spécialiste des changes de Deutsche Bank à New York.
Les économistes estiment que la croissance américaine devrait de nouveau ralentir en ce début d'année après une poussée fin 2011.
Un tel scénario pourrait conduire la Réserve fédérale à se lancer dans un troisième cycle d'"assouplissement quantitatif" consistant à soutenir le crédit et donc l'activité économique en achetant des obligations sur les marchés financiers.
Le secteur privé a assuré en décembre la totalité des créations d'emploi avec 212.000 nouveaux postes alors que le secteur public en supprimait 12.000.
Le climat inhabituellement doux de décembre a en outre permis au secteur de la construction de créer 17.000 postes après en avoir supprimé 12.000 en novembre. Il a aussi favorisé l'activité dans les transports et la logistique, avec 50.200
créations de postes.