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Au moins 50.000 pèlerins se sont rassemblés samedi soir à Bethléem, en Cisjordanie, à l'occasion des célébrations de Noël. Mgr Fouad Twal, la plus haute autorité catholique de Terre sainte, a prié pour la paix dans le monde arabe.

AFP - Les Chrétiens ont commencé à célébrer samedi la fête de Noël, notamment en Terre sainte, où le patriarche latin de Jérusalem a appelé à "la paix et la réconciliation" dans une région en pleine révolution, marquée par une poussée de l'islamisme.

A Rome, le pape Benoît XVI, a lentement remonté la nef de la basilique Saint Pierre sur une estrade roulante, le visage un peu figé, lors de la traditionnelle messe solennelle célébrant la nativité de Jésus, retransmise en mondiavision. Le pape, âgé de 84 ans, a été aidé pour monter les marches de l'autel.

Dans son homélie le souverain pontife a invité les hommes à délaisser les "scintillements" de la société de consommation et "l'orgueil" de la raison "libérale" et à se laisser séduire par l'humilité et le message de paix de Jésus.

A Bethléem, Mgr Fouad Twal, 71 ans, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, a célébré la messe de minuit en l'église Sainte-Catherine, à côté de la basilique de la Nativité, en présence du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et de milliers de fidèles.

"Nous voulons la paix, la stabilité et la sécurité pour tout le Moyen-Orient", a proclamé le patriarche latin de Jérusalem dans son homélie.

Evoquant les révolutions arabes, le prélat a appellé à prier "pour le retour au calme et la réconciliation en Syrie, en Egypte, en Irak et en Afrique du Nord". Dans ses voeux de Noël, mercredi dernier, il s'était dit "préoccupé" par le sort des chrétiens d'Orient.

En Egypte et en Tunisie, où des soulèvements populaires ont mis fin à des décennies de dictatures "laïques", les partis islamistes sont apparus comme les grands vainqueurs des consultations électorales. En Libye et en Syrie, les islamistes réapparaissent également sur le devant de la scène.

"Notre région traverse des transformations radicales qui ont un impact sur notre présent et notre avenir. Nous ne pouvons pas n'être que de simples spectateurs", a averti le patriarche.

Un processus de paix "au goût amer"

Dans une homélie au ton plus politique que les Noëls précédents -Printemps arabe oblige-, Mgr Twal, un Jordanien, a abordé la question palestinienne, récemment de retour aux Nations unies avec la demande d'adhésion d'un Etat souverain de Palestine.

Notant que les Palestiniens se sont tournés vers l'ONU "avec l’espoir d’une solution juste au conflit, en ayant l’intention de vivre en paix et en sécurité avec leurs voisins", il a relevé qu'"on leur a demandé de revenir à un processus de paix qui a échoué".

"Ce processus leur a laissé le goût amer de promesses non tenues et un sentiment de méfiance", a-t-il souligné, constatant l'échec des négociations israélo-palestiniennes dans l'impasse depuis des mois, sinon des années.

Mgr Fouad Twal avait fait auparavant une entrée solennelle à Bethléem, une zone autonome de Cisjordanie, accompagné des troupes scoutes de Palestine et de leurs cornemuses héritées du mandat britannique (1920-48).

La procession colorée a donné lieu à une grande fête populaire palestinienne place de la Mangeoire, dans le centre de Bethléem, qui constitue la principale attraction touristique annuelle en Cisjordanie.

Quelque 50.000 visiteurs -moins que l'an dernier- sont attendus ce week-end, a précisé à l'AFP la ministre palestinienne du Tourisme, Khouloud Daibess.

En 2010, la ville berceau du christianisme a accueilli près d'un million et demi de touristes et la Terre sainte plus de trois millions (un chiffre record), selon les statistiques palestiniennes.

Pendant les fêtes de Noël, l'armée israélienne a assoupli les mesures de sécurité pour faciliter le passage aux barrages des pèlerins chrétiens.

Bethléem se trouve au-delà de la barrière de sécurité érigée par Israël en Cisjordanie, que les Palestiniens appellent le "mur de l'apartheid".

Les communautés chrétiennes de Terre sainte célèbrent la fête de Noël à des dates différentes, les 24 et 25 décembre pour les catholiques romains, début janvier pour les orthodoxes.