À la trêve, la L1 est loin d’avoir livré son verdict. Mais les forces et faiblesses de certaines formations ont été révélées au grand jour. Retour sur les tops et les flops de cette première partie de saison qui laisse présager un final haletant.
LES TOPS
Montpellier HSC
Quatorzième de Ligue 1 l’an passé, à seulement 3 points de la relégation, le Montpellier HSC a débuté l’exercice 2011-2012 sur un tout autre rythme. L’effectif de René Girard semble avoir trouvé son équilibre et joue juste, en dépit du départ d’Emir Spahic au FC Séville à l’intersaison. À la pointe de l’attaque, Olivier Giroud a confirmé les espoirs qu'il avait suscités. À la trêve, il occupe seul la tête du classement des buteurs avec 13 réalisations en 19 matchs.
En défense, le recrutement de l’ex-Marseillais Hilton a stabilisé le bloc et, dans l’entre jeu, Younès Belhanda a lui aussi convaincu. En dépit d’un mois de décembre difficile (un point pris sur les 3 derniers matchs), le club héraultais décroche la seconde place avec 37 points en 19 matchs. Un parcours de champion tout simplement.
Paris Saint-Germain
En raison de l’investissement record des repreneurs qataris du club (85 millions d’euros), le Paris Saint-Germain était attendu au tournant. Et, comme chaque année ou presque, le club francilien a eu une crise automnale, rapidement enrayée.
Si le phénomène Pastore marque un peu le pas depuis quelques semaines, le reste de l’effectif a pris le relais. Dans les buts, Sirigu est impérial. En défense, Sakho s’affirme de plus en plus comme l’un des meilleurs axiaux de Ligue 1. Et devant, malgré une efficacité contestée, Gameiro a déjà inscrit 2 buts (2e au classement des buteurs). D’autres, comme Nene ou Ménez, après un début de saison compliqué, montent en puissance depuis plusieurs semaines.
Meilleure défense de L1 avec 17 buts encaissés, le PSG revendique aussi la 3e attaque du championnat. Et occupe surtout la tête à mi-parcours avec un total impressionnant de 40 points. De quoi atténuer un peu la déception d’une élimination précoce en Europa Ligue. Le club en faisait l’un de ses principaux objectifs : il a été sorti dès la phase de poules. Un dérapage qui apparaît comme la seule explication sportive crédible au limogeage de l’entraîneur Antoine Kombouaré, démis de ses fonctions le 22 décembre.
Lille OSC
Champion en titre, le LOSC effectue, cette saison, un parcours discret. Les hommes de Rudy Garcia, malgré le départ de plusieurs joueurs cadres l’été dernier (Gervinho, Rami, Cabaye…), sont toujours en lice dans la lutte pour le titre. Une réussite en grande partie due à une gestion pertinente de l’effectif à l’intersaison.
L’arrivée de l’international anglais Cole dans les dernières heures du mercato avait fait grand bruit. Sur le terrain, le joueur prêté par Liverpool a confirmé son statut et forme, avec Hazard, une paire offensive de haute volée. En défense, Basa, le transfuge du Lokomotiv Moscou, s’est lui aussi rapidement imposé et a retrouvé un niveau conforme aux attentes qu’il avait suscitées lors de son expérience mancelle (2005-2008). Seul l’ex-Stéphanois Payet, devant, peine à convaincre pour le moment.
En dépit d’une campagne de Ligue des Champions frustrante – le LOSC a laissé filer la qualification sur la toute dernière journée – les Dogues présentent un bilan plus que satisfaisant avec 36 points au compteur. L’an passé, avec un point de moins, ils avaient décroché le titre.
Évian TG
Promu inattendu en juin dernier au terme d’un championnat de Ligue 2 palpitant, Évian continue sa folle ascension. Le club savoyard, pensionnaire de CFA en 2008, termine cette première moitié de Ligue 1 à une étonnante 11e place.
Devant, Barbosa et Sagbo, avec six buts chacun, ont donné entière satisfaction. Globalement, l’ossature du groupe a été d’une stabilité exemplaire depuis deux ans. Et le recrutement de vieux briscards du haut niveau (Govou, Poulsen, Mensah, Leroy) a apporté un indéniable plus à l’équipe.
Toutefois, même si cette 11e place est très satisfaisante, Évian ne compte que 4 points d’avance sur la zone de relégation. Un petit matelas qui, au vu du niveau de jeu affiché par les hommes de Bernard Casoni, devrait être suffisant, bien que les Savoyards soient encore loin d’être à l’abri. L’objectif maintien est en vue, mais encore loin d’être atteint.
AS Saint-Étienne
Le bon travail effectué par Christophe Galthié, à la tête de l’effectif depuis décembre 2009, commence enfin à payer. Malgré la saignée estivale (départs de Payet, Rivière, Bocanegra, Landrin, Planté…) l’ASSE tient son rang avec brio.
Les arrivées d'Aubameyang, Sinama-Piongolle et Stéphane Ruffier, notamment, ont permis au groupe de compenser les départs.
Cette saison, les Verts ont perdu presque chaque fois des points contre des équipes de seconde partie de tableau. Et ils n’ont jamais gagné contre les ténors de Ligue 1 (nuls contre Montpellier, Marseille, Rennes et Toulouse, défaites contre Lille, et Lyon).
Un parcours cohérent, qui devrait permettre aux verts de figurer en première partie de tableau si la tendance se confirme en seconde partie de saison.
LES FLOPS
AJ Auxerre
Troisième il y a deux ans et neuvième la saison passée, l’AJ Auxerre continue sa lente dégringolade. Les Bourguignons, aujourd’hui quinzième, ne comptent qu’un petit point d’avance sur la zone rouge à la trêve.
L’été dernier, douze joueurs ont quitté le groupe professionnel, parmi lesquels Jelen, Pedretti, Mignot, Sammaritano et Birsa. Des départs que n’ont pas pu compenser les arrivées de Cissé, en provenance de Marseille, et du Lensois Jemaa.
AC Ajaccio
Chaque année, et il en va presque de la tradition, l’un des trois promus de Ligue 2 occupe inévitablement le fond de classement pendant la quasi-intégralité du championnat. L’an passé, Arles-Avignon avait fait les frais de cet adage et cette année, l’AC Ajaccio a repris le flambeau.
Avec 15 points pris en 19 matchs, les hommes d’Olivier Pantaloni sont déjà à 3 points du premier non-relégable. Même les deux derniers matchs de l’année, qui ont vu les Corses engranger six points surprise face à Sochaux et Rennes, ne viennent sauver un bilan famélique au plan comptable.
L’arrivée de la star mexicaine Ochoa dans les cages pouvait laisser présager d’une défense solide pour le promu. Mais avec 36 buts encaissés, dont 34 par Ochoa, l’ACA est, au contraire, la pire défense de Ligue 1. Preuve qu’un ultime rempart, même talentueux, n’est rien sans sa défense.
Girondins de Bordeaux
Depuis la descente aux enfers vécue il y a deux ans, les années se suivent et se ressemblent au Haillan. Cette saison, les Girondins ont réalisé une entame catastrophique, éclipsée au plan médiatique par celle de l’OM .
Si l’effectif de Francis Gillot est tout de même remonté à la 10e place, il le doit en grande partie à un mois de décembre prolifique. Au soir de la 10e journée, Bordeaux pointait en effet à une inquiétante 18e place, synonyme de relégation.
L’absence d’un grand attaquant de pointe explique en grande partie l’origine des maux girondins. Et les lacunes offensives des Marine et Blanc sont quantifiables. Au terme de la première partie de la saison, ils ont trouvé le chemin des filets à vingt reprises, soit autant de fois qu’Ajaccio, lanterne rouge de L1.
ENTRE DEUX EAUX
Olympique de Marseille
Après un début de saison catastrophique (dernier avec 3 points après six journées), l’Olympique de Marseille est parvenu à redresser la barre. À la trêve, les Phocéens pointent à la 6e place de la Ligue 1, mais comptent tout de même 9 points de retard sur le Paris SG, leader.
Au plan du jeu, même s’il y a du mieux, tout n’est pas rose non plus. Le flop André-Pierre Gignac s’est confirmé ces six derniers mois et le meneur de jeu argentin Lucho Gonzalez est, lui aussi, fantomatique.
Mais l’OM a tout de même retrouvé des couleurs grâce aux frères Ayew, intenables, et à une défense retrouvée depuis l’émergence de Nkoulou. Et le retour au premier plan du lutin Valbuena a permis aux hommes de Didier Deschamps de revenir en championnat et, surtout, de décrocher une miraculeuse qualification pour les 16e de finale de la Ligue des champions.
Olympique Lyonnais
Cette saison, l’Olympique Lyonnais a presque toujours figuré dans le Top 5. Mais jamais l’effectif de Rémi Garde n’a semblé en mesure de prétendre réellement au titre. Une impression en grande partie due à la longue absence du buteur maison Lisandro. Cette défection, conjuguée à celle de Michel Bastos au milieu, a lourdement pesé sur les résultats des Gones à l’automne.
L’incapacité de Gourcuff à s’imposer au poste de numéro 10 pèse également lourd dans la balance. À la mi-saison, l’Olympique Lyonnais est tout de même installé à la 4e place du championnat, mais compte cinq points de retard sur le PSG. Un classement satisfaisant sur le papier, mais indigne du club au regard du potentiel de ses joueurs (Gonalons, Lisandro, Gourcuff, Michel Bastos, Lloris…).